Du beau monde. Il y avait du beau monde, comme chaque année pour la cérémonie de GaultMillau. Etaient présents les chefs du «Club des 19 points», dont le Vaudois Franck Giovannini et le Genevois Philippe Chevrier, mais aussi Georges Wenger, celui-là même dont la maison accueillait tout le monde, ce lundi 6 octobre: la Maison Wenger, au Noirmont, désormais l'antre de Jérémy Desbraux, sacré «Cuisinier de l'année». Trois ans après Benoît Carcenat à Rougemont, le plus prestigieux titre du guide GaultMillau revient en terres romandes. Et ce n'est pas le seul Welsche à avoir été distingué. (Grande photo ci-dessus, de gauche à droite: PP Clément (Au Chasseur), Jérémy Desbraux (Maison Wenger), Charline Pichon (Hôtel de Ville de Crissier), Knut Schwander (GaultMillau) et Armel Bedouet (L'Aparté)).
Le super job de PP. Le premier Romand à monter sur la petite estrade de la Maison Wenger n'était autre que Pierre-Pascal «PP» Clément, décoré du titre de «Découverte de l'année» en Suisse romande. Le chef du restaurant Au Chasseur, 15 points, fait une entrée remarquée dans le guide. «PP fait un super job à Fribourg», a confirmé le rédacteur-en-chef de GaultMillau Urs Heller. Puis, c'est Charline Pichon qui a été appelée sur le podium. La trentenaire est «Sommelière de l'année», pour son travail au célèbre Hôtel de Ville de Crissier (19/20). Pointue, elle veille sur une cave de 40'000 bouteilles et prodigue ses conseils avisés aux plus fins gastronomes. «Merci à Franck Giovannini de m'avoir fait confiance, a-t-elle déclaré, avant de remercier «les clients, car c'est grâce à eux que nous pouvons nous améliorer dans notre métier». Jasmine Schmid, de Swiss Wine, a offert à Charline Pichon un double magnum de pinot noir pour célébrer son succès. «cela fera 40'001 bouteilles à surveiller», a plaisanté sur scène l'animateur Sven Epiney.
Les «Découvertes» cru 2026: le Fribourgeois PP Clément est deuxième à gauche.
Charline Pichon, (2e à gauche) a reçu le prix de la «Sommelière de l'année» GaultMillau.
Cuit à la breizh. Enfin, ce fut au tour d'Armel Bedouet de faire face au public. Le Breton de L'Aparté, à Genève, passe à 18 points et devient «Promu de l'année». Pour la deuxième fois, après un premier sacre en 2018 (il avait alors obtenu 17 points)! «Knut Schwander [le responsable romand du guide GaultMillau, ndlr] me parle de vous depuis des années, a loué Urs Heller à son sujet. Point après point, nous avons vu ce petit restaurant intimiste et ses fruits de mer progresser, et c'est avec plaisir que nous vous décernons ce dix-huitième point». Quant au chef, fidèle à sa discrétion, il a simplement dédié sa récompense «à ses équipes, et à Knut Schwander pour sa confiance».
«La régularité est ce qu'il y a de plus important»: Armel Bedouet (18/20), avec le présentateur Sven Epiney et le rédacteur-en-chef de GaultMillau Urs Heller.
Une lettre d'amour au Jura. Enfin, l'arrivée de Jérémy Desbraux sous les applaudissements a généré beaucoup d'émotions. «J'essaie de toujours retrouver le Jura dans l'assiette», a modestement commenté le chef à la toque, avant de rendre hommage, la gorge nouée, «aux chefs présents aujourd'hui», dont Georges Wenger, dont il a repris la maison, et Franck Giovannini, dont il est l'ancien second. Urs Heller l'a décrit comme «le grand chef d'une grande maison», avant d'ajouter: «La cuisine du chef Desbraux est une déclaration d'amour au Jura, et cela se sent. Son identité est si présente dans les assiettes qu'on pourrait les déguster à l'aveugle et tout de même reconnaître le chef immédiatement. Ce que vous faites ici est très important, alors continuez!». On lui souhaite. Avant un dix-neuvième point un jour?
Jérémy Desbraux et son épouse Anaëlle aux côtés de Knut Schwander, responsable du guide pour la Suisse romande.
Jérémy Desbraux et son ex-mentor, Franck Giovannini.
Photos: Thomas Buchwalder, Adrian Bretscher
