L'Auberge d'Hermance
A l’extrémité du canton de Genève et aux portes de la Haute-Savoie, voilà Hermance, bourg historique et cossu. L’auberge qui porte le nom du village n’a pas les pieds dans le Léman, mais sa terrasse gentiment fleurie et savamment désordonnée ne manque pas de charme. La salle à manger, elle, respire la respectabilité bourgeoise et le goût de l’immuable. Chabrol aurait pu y tourner une scène de souper. La cuisine, solidement tarifée, joue elle aussi le classicisme bon teint. Le poulet rôti en croûte de sel, spécialité de la maison, est lestement découpé au guéridon, sous le nez des habitués nantis. Le reste de la carte décline des plats comme il faut, sagement travaillés à l’ancienne: rafraîchissante soupe de petits pois à la menthe flanquée de noisettes de chèvre frais, rouleaux de printemps farcis de crevettes et de légumes confits, émincé de veau très cuit baigné de fond de viande, pavé de lotte oint de sauce au chorizo et accompagné d’artichauts à la barigoule. Le tout est garni de petits légumes bien dressés. Les desserts restent au diapason, comme la crème glacée à la cerise coiffée d’une chantilly à l’estragon. Pas de frisson, pas de déboire. Le service est relativement cordial. L’ample carte des vins, d’un faste suranné, mériterait un nettoyage de printemps.


A l’extrémité du canton de Genève et aux portes de la Haute-Savoie, voilà Hermance, bourg historique et cossu. L’auberge qui porte le nom du village n’a pas les pieds dans le Léman, mais sa terrasse gentiment fleurie et savamment désordonnée ne manque pas de charme. La salle à manger, elle, respire la respectabilité bourgeoise et le goût de l’immuable. Chabrol aurait pu y tourner une scène de souper. La cuisine, solidement tarifée, joue elle aussi le classicisme bon teint. Le poulet rôti en croûte de sel, spécialité de la maison, est lestement découpé au guéridon, sous le nez des habitués nantis. Le reste de la carte décline des plats comme il faut, sagement travaillés à l’ancienne: rafraîchissante soupe de petits pois à la menthe flanquée de noisettes de chèvre frais, rouleaux de printemps farcis de crevettes et de légumes confits, émincé de veau très cuit baigné de fond de viande, pavé de lotte oint de sauce au chorizo et accompagné d’artichauts à la barigoule. Le tout est garni de petits légumes bien dressés. Les desserts restent au diapason, comme la crème glacée à la cerise coiffée d’une chantilly à l’estragon. Pas de frisson, pas de déboire. Le service est relativement cordial. L’ample carte des vins, d’un faste suranné, mériterait un nettoyage de printemps.