Hôtel de Commune
Dans le décor campagnard de ce beau village surplombant le lac de Bienne, le restaurant n’hésite pas à jouer la carte du décalage. L’amuse-bouche confirme. Du pop-corn se bat avec du foie gras et un caramel délicat. Cela pourrait sembler loufoque mais se révèle bon. Les verres s’inclinent comme la tour de Pise, le tapis en damier rejoint les poivriers en forme de pièces d’échecs, ambiance ludique à foison. Les vins proposés s’inscrivent dans une démarche de caractère, avec deux muscats 2018 de Jean-Daniel Giauque, corsé à l’apéritif et équilibré au dessert. Et là, arrive un plat somptueux: un tartare de gambas croquant, découpé au couteau en larges morceaux garantissant une mâche impeccable, parfaitement balancé par une glace au wasabi. En miroir, la «Panna cotta de petits pois, verveine, passion et truite fumée» annonce un programme ambitieux – un peu trop – et arrive encore avec un jus de viande fumée qui recouvre tout. La panna cotta, réduite en cercle au fond de l’assiette, n’affirme pas sa texture. On passe à la joue de bœuf sauce au pinot noir. Tout ce que l’on attend d’un tel plat: une viande fondante et caramélisée longtemps mijotée. Le filet de bar, lui, souffre de surcuisson et la couche de basilic, de cacahuètes et de parmesan qui le recouvre se révèle terne. L’attention portée au légume ne semble pas suffisante, relégué au second plan. En dessert, les deux sorbets au basilic et à la framboise impressionnent par leur fraîcheur et leur audace, alors que le cube à l’abricot fait dans la pâtisserie minimaliste. Il se passe quelque chose dans cette auberge, un goût de la recherche à saluer. Même si, ce jour-là, le chef, attablé au café, ne semblait pas concerné et laissait son attentive brigade se dépatouiller. Il manque peu pour que l’expérience fuse totalement, comme l’un de ses bolides qui ronronnaient jadis sur le circuit non loin.


Dans le décor campagnard de ce beau village surplombant le lac de Bienne, le restaurant n’hésite pas à jouer la carte du décalage. L’amuse-bouche confirme. Du pop-corn se bat avec du foie gras et un caramel délicat. Cela pourrait sembler loufoque mais se révèle bon. Les verres s’inclinent comme la tour de Pise, le tapis en damier rejoint les poivriers en forme de pièces d’échecs, ambiance ludique à foison. Les vins proposés s’inscrivent dans une démarche de caractère, avec deux muscats 2018 de Jean-Daniel Giauque, corsé à l’apéritif et équilibré au dessert. Et là, arrive un plat somptueux: un tartare de gambas croquant, découpé au couteau en larges morceaux garantissant une mâche impeccable, parfaitement balancé par une glace au wasabi. En miroir, la «Panna cotta de petits pois, verveine, passion et truite fumée» annonce un programme ambitieux – un peu trop – et arrive encore avec un jus de viande fumée qui recouvre tout. La panna cotta, réduite en cercle au fond de l’assiette, n’affirme pas sa texture. On passe à la joue de bœuf sauce au pinot noir. Tout ce que l’on attend d’un tel plat: une viande fondante et caramélisée longtemps mijotée. Le filet de bar, lui, souffre de surcuisson et la couche de basilic, de cacahuètes et de parmesan qui le recouvre se révèle terne. L’attention portée au légume ne semble pas suffisante, relégué au second plan. En dessert, les deux sorbets au basilic et à la framboise impressionnent par leur fraîcheur et leur audace, alors que le cube à l’abricot fait dans la pâtisserie minimaliste. Il se passe quelque chose dans cette auberge, un goût de la recherche à saluer. Même si, ce jour-là, le chef, attablé au café, ne semblait pas concerné et laissait son attentive brigade se dépatouiller. Il manque peu pour que l’expérience fuse totalement, comme l’un de ses bolides qui ronronnaient jadis sur le circuit non loin.