Texte: Nouhad Monpays
Art et gastronomie. Formée au Clos des sens, à Annecy, Tamara Hussian avait ensuite brillé au Bleu Nuit (13/20) à Genève. Puis la cheffe s’est éclipsée pour travailler sur le projet d’une vie: l’ouverture de son restaurant. À présent c’est fait, elle l'a baptisé Anouch (elle nous en parlait ici) et il se trouve dans la nouvelle galerie Wilde, à Genève. Ce poétique restaurant baigné de lumière naturelle mêle art et arts de la table. Dans une ambiance bouillonnante, on admire la large bibliothèque à l’entrée, l’immense table d’hôtes au milieu de la salle et l’originale fresque lumineuse d'Andrea Mastrovito qui habille le mur du fond. (Grande photo ci-dessus: la truite du menu en demi-portion et le plat du jour: tendron de veau, petit épeautre et poireaux braisés et une partie du salon-bibliothèque que l’on découvre à l’entrée d’Anouch.)
Une identité forte. Ici, Tamara Hussian sait transposer son univers et sa personnalité dans une cuisine qui va à l’essentiel. Elle dévoile une gastronomie instinctive, à travers des créations légères, herbacées, influencées par ses origines arméniennes et ses pérégrinations. La cheffe travaille ici en «famille». Avec sa cousine Kamonchat Waiyakan, notamment, ex-sommelière de chef Philippe Chevrier (Domaine de Châteauvieux, 19/20), passée par Hong-Kong. Et pour la seconder en cuisine, Tamara a choisi son ancien plongeur du Bleu Nuit, Nicau Romeo.
Ode «douce et sucrée». Anouch est un prénom arménien qui signifie «doux et sucré». En Arménien, il est aussi utilisé pour souhaiter à ses hôtes une dégustation savoureuse. On commence par partager une terrine rustique accompagnée d’un pain au levain aérien. Puis une déclinaison de betteraves généreusement arrosée d’un bouillon infusé au café. On apprécie les assiettes disponibles en deux portions «pour ceux qui voudraient partager toute la carte». On poursuit avec l'alléchante «Plongée dans nos rivières»: une truite confite, son condiment acidulé, accompagné de salade et d’endives braisées. Puis, il y a le savoureux plat du jour, un généreux tendron de veau, avec du petit épeautre et des poireaux, le tout relevé d’un bouillon de viande et de carotte douce. Le soir, aux lueurs des bougies, la cheffe propose un menu en cinq temps. Enfin, le samedi, clin d'œil aux origines arméniennes de la cheffe, le brunch oriental est un grand moment de partage gourmand.
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Anouch
Rue Bovy-Lysberg 1
1204 Genève
022 320 38 56
Horaires:
Mercredi - vendredi: 12 h - 21 h
Samedi: 10 h - 14 h pour le brunch
Photos: Nouhad Monpays