Au top. Le «Goncourt de la gastronomie», c’est le Prix culinaire Taittinger. Un concours créé pour découvrir et récompenser de jeunes talents. Et comme la finale internationale aura lieu le 28 janvier 2020 à Paris, il était temps pour la Suisse de désigner le sien: il s’appelle Victor Moriez, il a 31 ans et il est chef de partie à l’Hôtel de Ville à Crissier (19/20).

 

Poutine. Mais le candidat revient de loin. En partant au Canada, bac en poche, le jeune Victor Moriez ne rêvait en effet pas de cuisine: il voulait monter un groupe de métal. C’est donc juste pour un job alimentaire qu’il se fait engager au Montréal Poutine… Un nom qui n’évoque pas vraiment la grande gastronomie. Mais le job lui plaît. Alors, à 25 ans, ce natif de la région parisienne décide de se former. Bien vu! En peu de temps, il passe par la Scandinavie et par Crissier, remporte la 2e place au Cuisinier d’or et s’inscrit au Taittinger. 

 

Pépinière. Il faut dire que l’Hôtel de Ville est une pépinière de jeunes talents: «Il y a une émulation formidable à Crissier, où l’expérience des uns sert aux autres pour préparer les concours, explique Stéphane Décotterd, chef du Pont de Brent et président du jury du Taittinger Suisse. Mais les autres candidats ont toutes leurs chances: le jury analyse les dossiers de manière anonyme.» Cette année, il y en a eu quatre. «Et il a été très difficile de les départager.»

 

Les critères? Il y a la personnalité, la technicité, la cohérence et l’apparence (du plat, pas du candidat!). Le thème? Les Saint-Jacques. L’annonce officielle? Elle a eu lieu ce midi au restaurant Le Pont de Brent (18/20), par Vitalie Taittinger, qui reprendra la présidence de la maison Champagne Taittinger des mains de son père le 1er janvier 2020: «Notre prix fête ses 53 ans, pendant lesquels la gastronomie a changé. C’est pourquoi il évolue cette année: Escoffier ne peut plus être la seule référence, notre démarche sera désormais plus ouverte.» Plus de recette imposée, mais un produit à mettre en valeur, afin de percevoir la signature du candidat et de valoriser une cuisine d’auteur. Pari tenu: la Saint-Jacques de Victor Moriez est une pure merveille!