Saveurs d'ailleurs. C’est l’automne. La météo fait la tête. Dans nombre de bonnes tables, la chasse ou les champignons ont fait leur apparition. Envie (besoin?) d’un petit supplément de soleil dans l’assiette? Direction le Qasti Lausanne, depuis une année entre les mains d’ Alan Geaam. Sous la houlette de ce chef libanais autodidacte, l’ex O'Beirut, devenu Qasti, (mon histoire en arabe), offre le meilleur de la cuisine du Levant. Avec, et c’est tant mieux, ce supplément d'âme propre à ce chef généreux, qui excelle autant dans la cuisine du pays du Cèdre que dans la gastronomie Française. A Paris, où il possède désormais plusieurs restaurants et pâtisseries, il a été couronné d’une étoile Michelin en 2018 pour la table qui porte son nom.
Après Lausanne, premier restaurant en dehors de Paris, Alan Geaam est en quête d'un lieu dans les environs de Montreux pour y ouvrir une adresse plus gastronomique.
Servi du lundi au samedi, le buffet à volonté du Qasti sort parfois des sentiers battus en proposant des plats façon «plat du jour» hors de la carte.
Houmous et taboulé. A Lausanne, première adresse hors Paris du chef, son Qasti est secondé d’un Qasti to Go, un take away pour se régaler ailleurs de quelques mets de street food, mezzés, shawarma ou brochettes kefta. Du côté du restaurant, où tout, ou presque, est fait maison, même les feuilles de vigne, la carte évolue selon les saisons et les envies. Et parmi les mezzés chauds et froids, il y a pléthore, entre les incontournables, «l'hymne national», comme les appelle Alan Geaam, et des propositions plus surprenantes qu’il puise dans ses recettes familiales.
Offre veggie. Le taboulé bien persillé et le baba ganoush, délicieusement agrémenté de graines de grenade, côtoient donc l’adas bil hamod, une étonnante soupe de lentilles et blettes ou les makanek et batata, des petits saucisses libanaises sautées subtilement épicés accompagnées de pommes de terre et de tomates. A noter également le très vaste choix de petits plats végétariens, dont ces moelleux sambousseks au lait de chèvre, vache et brebis, qui devraient éviter la frustration des végétophiles au moment de piocher dans les mezzés.
Le labneh, ce fromage frais onctueux typique, ou le baba ganoush, et son goût d'aubergine brûlée, font partie des incontournables.
Les sabousseks, ces petits chaussons fourrés sont farcis, au choix, de fromage de lait de vache, brebis ou chèvre ou de viande agrémentée de pignons de pin.
Le shawarma, poulet ou agneau mariné, est rôti à la broche et accompagné d'une crème d'ail maison.
Entrées, plats, desserts. Idéale à midi, parce que rapide, complète et généreuse, la formule buffet à volonté, très raisonnablement facturée 27 francs, est à l'image de la carte. Avec un choix, chaque jour différent, de mezzés chauds et froids, d’incontournables comme la salade fattouch, l'houmous ou les sambousseks ou d’inédits comme, le jour de notre visite, ces feuilles de vigne farcies où la feuille a laissé la place à des feuilles de chou. Sur le buffet, viennent ensuite deux ou trois plats chauds, viande ou veggie et poisson le vendredi. Puis quelques desserts, fruits frais, pâtisseries libanaises à la pistache ou à la datte et, last but not least, le mouhallabié, le très aromatique flan au lait parfumé à la fleur d’oranger. Accompagnée - conseil d'amie - de la délicieuse limonade maison, la formule fait le succès du restaurant auprès des employés des bureaux du dynamique quartier de la gare.
Brunch oriental. Servie du lundi au samedi, cette formule se transforme chaque dimanche en brunch avec un choix encore plus vaste et l'ajout de viennoiseries, charcuteries et de saj, une galette traditionnelle très fine cuite traditionnellement dans un four spécialement importé de Beyrouth, et saupoudrée de zaatar. Le tout accompagné par le son de l’Oud. Ça y est, vous pouvez repartir: le soleil est revenu!
Qasti, à Lausanne.
Photos: imedia.ch
