«Cuisinier du siècle» au même titre que Frédy Girardet, Paul Bocuse ou Joël Robuchon, l’Autrichien Eckart Witzigmann est l’un des pionniers de la nouvelle cuisine française en Allemagne. Au Tantris, à Munich, il avait récolté 3 étoiles et 19,5 points. Et il a cuisiné pour une foule de têtes couronnées et de célébrités: Elisabeth II, Harald de Norvège, Mikhaïl Gorbatchev et Valéry Giscard d’Estaing notamment… Il est une légende.
Depuis 2004, il décerne aussi un prix prestigieux qui récompense les plus grands talents de la gastronomie: l’Eckart Grand Art Culinaire. Dimanche passé, Franck Giovannini était donc invité à Vienne, où le vénérable «Cuisinier du siècle», aujourd’hui âgé de 78 ans, n’a pas tari d’éloges pour son travail à Crissier: «Ce qui rend unique la grande école de Crissier, c’est la «cuisine spontanée» lancée par Frédy Girardet. Aujourd’hui, grâce à Franck Giovannini, elle continue à s’épanouir pour s’ancrer dans le présent. Il fait rayonner Crissier avec un infini respect pour ses hôtes, ses collaborateurs et les chefs qui l’ont précédé à la barre du légendaire Hôtel de Ville.»
50 000 francs. De retour à Crissier, Franck Giovannini est ravi: «Ça m’a surpris», avoue le chef de Crissier, qui ne s’attendait pas à cette reconnaissance. Le trophée voué à la saveur durable et à la responsabilité sociale lui a été conjointement par Eckart Witzigmann et son mécène BMW dans le sillage de Marc Haeberlin, Anne-Sophie Pic, Ferran Adria, Massimo Bottura, Joël Robuchon et Alain Ducasse. Wolfgang Puck, lui, remporte le trophée de l’Art de vivre pour ses dizaines de restaurants dans le monde entier. «Ils ont été adorables! Tout s’est fait dans un cadre festif, mais sans chichi», raconte, ému, Franck Giovannini, «Je suis reparti avec un prix de 50 000 francs que je vais partager entre des œuvres humanitaires et le soutien aux jeunes cuisiniers dans le cadre du Prix Joseph Favre, où Eckart Witzigmann nous a apporté son soutien en participant au jury.»