Responsabilité d’entrepreneur. Didier de Courten avait pourtant appliqué à la lettre les recommandations des autorités sanitaires. Mais en fin de semaine, un cas positif de Covid-19 parmi les cuisiniers a tout fait basculer: «J’ai tout de suite parlé au médecin cantonal et la décision de fermer s’est imposée. Ce ne sont pas les autorités qui m’ont obligé à le faire, c’est simplement ma responsabilité d’entrepreneur» explique le chef, conscient de ne pas être le seul touché dans la région sierroise où un gros foyer de contaminations s’est développé. Il n’empêche, pour un 19/20 plein tous les jours midi et soir, c’est un vrai cauchemar.
Orgie de truffes. D’abord il a fallu renvoyer tout le monde à la maison. Mais les frigos étaient pleins! Les meilleurs viandes, les poissons de mer, les précieux crustacés et les légumes rares: «On a distribué un maximum!». Même les 500 grammes de truffes. Maigre consolation: «On a aussi fait une orgie de truffes, au chalet, avec ma femme!». Car, Didier de Courten le dit lui-même «Pour la première fois de ma vie, je me retrouve en télétravail!». En effet, il faut tout régler. A commencer par la communication avec les clients…
«A quatre, on appelé tous les clients». Au Terminus, huit jours de fermeture, midi et soir, cela représente 800 convives, donc des centaines d’appels. De plus, comme le restaurant gastronomique va définitivement fermer au profit d’une nouvelle formule en fin d’année, c’est complet tout le temps: il n’y a donc pas moyen de replacer les réservations annulées. «Mais je dois dire que les gens sont compréhensifs. Merci à eux!», constate Didier de Courten. Reste à voir comment la situation va évoluer. Et surtout, pour le chef, plane la menace de tomber malade: «Un collègue qui a attrapé le Covid-19 m’a raconté qu’il ne retrouvait le goût et l’odorat que progressivement: pour un chef, c’est l’angoisse». Réouverture le 2 novembre.