Roulez jeunesse. C'est un restaurant qui fait du bien, et pas seulement parce qu'il remplace l'AO, qui était tombé… bien bas ces dernières années. Repris par une toute jeune équipe, rebaptisé Chez Maud, voici un restaurant à l'accueil chaleureux, bien dans l'air du temps, et qui célèbre le fait maison, dans une approche respectueuse de la santé et de l'environnement. (Photo de gauche à droite: Nicolas Lambert, Camille Semier, Raoul Sotornik, Anastasiia Lesyk, Emeric Charles)
Système D. Discrètement ouvert en haut du Pont Bessières à Lausanne en juin dernier, d'abord dans un esprit de bar à tapas, l'adresse s'est refait une beauté. «Nous avons récupéré le mobilier d'un restaurant valaisan. Les objets, eux, ont appartenu à la famille de Maud», sourit la cheffe de salle Camille Sermier. Maud, c'est le prénom de la maman disparue du propriétaire et second de cuisine, Nicolas Lambert, 31 ans. C'est cette dame qui a transmis au fiston l'amour de la cuisine et des bons produits. Des valeurs mises en pratique lors de son parcours au Royaume-Uni et à Paris, au restaurant Auguste (1 étoile), puis plus récemment à la brasserie du Grand-Chêne à Lausanne. Il a confié les clés de la cuisine à Emeric Charles, un Lyonnais à bonne école passé par la brasserie du Millennium à Crissier.

Le mobilier a été chiné et récupéré.
Healthy et écolo. Dans l'entrée, des vitrines réfrigérées garnies de madeleines, dont une impressionnante au format XXL (la marotte du chef), mais aussi des bocaux en verre à emporter qui contiennent des plats «de qualité restaurant», selon Camille Sermier. «On évite les contenants en plastique, les additifs, le gaspillage et toutes les mauvaises choses associés aux produits industriels», décrit la jeune femme de 25 ans. Elle raconte avoir rencontré Nicolas Lambert lors d'un stage effectué dans un restaurant londonien. «On a vu tout ce qu'il ne fallait pas faire dans un restaurant, et on s'est juré de viser l'inverse, avec du bon, du sain, du durable, et du respect pour les employés».

«Poireaux du Bistro»: poireaux vinaigrette, siphon de pain brûlé.

Poire Tatin, cœur caramel.
Tout maison. Chez Maud propose une carte resserrée de bistrot à la française, élaborée à partir de produits très locaux. Les prix sont plus qu'honnêtes (entrée, plat et dessert pour 39 francs le midi, 70 sur la carte du soir). Parmi les classiques bistrotiers revisités, on note les poireaux vinaigrette au pain brûlé, la truite en gravlax ou encore la poire Belle-Hélène, ici réinterprétée par le bartender Raoul Sotornik en un sympathique cocktail à base de liqueur de poire et cacao. «Tout est fait maison, même les liqueurs de nos cocktails», affirme Camille Sernier. Les assiettes sont généreuses et pleines de saveurs. Parfois un peu trop, d'ailleurs, avec des assaisonnements qui peuvent se montrer trop marqués. On leur pardonne volontiers ces quelques erreurs de jeunesse: quoi de plus normal, somme toute, pour une si jeune équipe, qui pourrait bien aller plus loin?

