Ah, cette volaille! C’est une vraie merveille. Imaginez une belle ballotine rehaussée de purée d’ail noir et flanquée d’un millefeuille de pomme de terre qui fond sur la langue, le tout généreusement nappé d’une sauce suprême d’anthologie. Facturé 32 francs, ce plat mérite à lui seul le détour par Blonay. Il a de quoi rivaliser avec nos meilleurs souvenirs de Bresse et de Bourgogne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard. Car le nouveau chef du 1209, Oscar Frick, barbe soigneusement taillée et regard enthousiaste, est au bénéfice d’un parcours remarquable dans une pléiade de tables de haut vol: La Mère Brazier (trois étoiles à Lyon), La Pyramide (deux étoiles à Vienne en Isère), la Maison Lameloise (trois étoiles en Bourgogne), puis La Table du Valrose (18/20) où Benoît Carcenat l’a engagé comme second de cuisine. À l’évidence, le 1209 est entre de bonnes mains!
(Grande image ci-dessus: le chou braisé à la cacahuète et bisque de légumes et le duo de chefs)
La salle du restaurant 1209.
Autre plat mémorable: le chou braisé. Oui, un plat végétarien ouvertement inspiré du chef Yannick Alléno, tout en gourmandise et en fondant. Avec sa bisque de légumes, ses éclats d’arachides torréfiées et la fraîcheur de la coriandre, c’est encore une merveille: à tout seigneur, tout honneur, le chef n’hésite pas à nous présenter l’auteur de ce plat. C’est le second de cuisine, un autre jeune cuisinier au parcours constellé de grandes tables: Damien Delacoste est un enfant de la région, mais formé notamment à Dubaï dans le restaurant Le Stay by Yannick Alléno (deux étoiles), à Paris chez Taillevent (deux étoiles), ou encore à L’Ermitage à Clarens (15/20).
La ballotine de volaille, purée d’ail noir, millefeuille de pomme de terre: un plat succulent du 1209.
Le sandre en deux façons, avec son concombre en déclinaison.
Duo de chefs. Voilà un duo est bien décidé à magnifier le terroir dans cette belle maison à la fois simple et raffinée. Un duo? Non un trio! Que ce soit sur la belle terrasse qui tutoie les sommets ou dans la belle salle boisée et vitrée où crépite la cheminée, l’accueil de Benoît Joris est exemplaire. Et si vous êtes amateur de rhum, il propose un choix d’une rare qualité. Et dire qu’au printemps, au départ du chef Thierry Bréhonnet, les habitués du 1209 ont craint le pire. Bonne nouvelle, ses successeurs se sont immédiatement montrés à la hauteur: à 1209 mètres, exactement.
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