Texte: Siméon Calame Photo: Blaise Kormann

Oasis de verdure. Depuis sa ferme de Cologny, la famille Meylan profite d’une vue exceptionnelle sur la Cité de Calvin depuis plus de cent ans. Mais ce n’est qu’en 1970 que Roger, le père de Sarah, est passé ici d’une exploitation laitière à un domaine viticole: le domaine de la Vigne Blanche était né! Il a fallu encore une douzaine d’années pour que les Meylan vinifient et encavent eux-mêmes leurs 15 cépages sur plus de 7 hectares. Un terrain dont ils sont locataires. «Heureusement que nous avons de bons contacts avec nos propriétaires, car ce sont des terrains qui ne pourraient pas être acquis par des agriculteurs à l’heure actuelle: le prix du mètre carré est vraiment au-delà de toute mesure dans la commune de Cologny», lâche Sarah dans un grand sourire. Il est vrai que tout le monde n’a pas quelques millions de francs sous la main…

 

Des filles en bouteille. Ces vignes, Sarah les connaît depuis sa plus tendre enfance. Mais elle a fait un détour d’une année en HEC (haute école de commerce) avant de passer à la Haute école de viticulture et œnologie de Changins. Une fois œnologue, elle revient à Cologny en 2002, où son père lui laissera les rênes de la Vigne Blanche douze ans plus tard. En 2016, le domaine passe à 100% en bio, «ce qui permet simplement de respecter la nature et de maintenir l’identité de chaque cépage», selon Sarah. Identitaires, quatre vins le sont d’ailleurs tout particulièrement, puisqu’ils portent chacun le nom d’une des quatre filles de Sarah: Albertine, Constance, Eléonore et Emilienne. «C’est une manière d’inclure mes filles dans mon métier, de relier mes deux passions», conclut la maman.

 

Offre cosmopolite. A deux pas de l’hétéroclite Genève, il a fallu se diversifier pour toucher le plus de clients possible. Des chasselas et gamay traditionnels, le domaine s’est peu à peu enrichi d’une quinzaine de cépages pour 20 vins différents. On passe d’un puissant cabernet-sauvignon aux touches de cacao à un chasselas frais et sa pointe acide, sans oublier le gewurztraminer doux et floral. «Nous ne sommes pas les seuls à nous diversifier, nos collègues genevois le font aussi. C’est dans cette optique que, dès le début de la crise sanitaire, nous avons commencé un troc de bouteilles entre vignerons, afin de nous faire découvrir nos créations. C’est une vraie belle illustration de la solidarité qui existe encore, et ça me fait chaud au cœur…» termine Sarah, une pointe d’émotion dans la voix.

 

En cave:

Blanc: chasselas, chardonnay, aligoté, riesling-sylvaner, gewurztraminer, pinot blanc, sauvignon blanc.

Rouge: gamay, pinot noir, garanoir Albertine, gamaret Constance, merlot Eléonore, cabernet-sauvignon Emilienne, merlot-garanoir, cuvée Cologny (gamaret et cabernet sauvignon), Esprit de Genève (gamay, gamaret et cabernet sauvignon)

Rosé: blanc de noir, rosé de gamay.

Mousseux: Cologny brut.

 

«Coup de cœur» Le gamaret cuve. «J’aime les vins de caractère, et celui-ci en a beaucoup, avec ses quelques notes de fruits rouges. De plus, son cuvage de trois semaines amène une structure tannique qui lui permet de bien se garder.»

 

Accord mets-vin: «Les viandes fines et délicates sont mon péché mignon… Je préparerais donc une pièce de veau avec un peu de sauge, que j’assortirais d’un garanoir à la structure fine et aux touches de fruits des bois.»

 

Trois chefs GaultMillau qui proposent des vins du domaine de la Vigne Blanche: Michel Roth au restaurant Bayview (18/20) de l’hôtel Président Wilson, à Genève, Claude Legras au Floris (16/20), à Agnières, et Cecilia Zapata au Pachacamac (14/20), à Genève.

 

>> www.lavigneblanche.ch