Texte: Nouhad Monpays | Photos: Laura Perrière et Nouhad Monpays
L’homme de la lune. Eugen s’active énergiquement dans la cuisine ouverte de son petit restaurant pendant que Laura met en place la salle tout en servant les premiers clients: «Nous avons eu une soirée hier, nous sommes un peu en retard», dit-elle en souriant. On s’attable dans un joyeux foutoir agrémenté de plantes séchées, de mobilier vintage et d’étagères pleines à craquer: une accumulation aussi étonnante que charmante. En couple dans la vie, chez Artemisia, repris il y a deux ans, Laura Perrière et Eugen Ulko sont associés. En plus de la salle, Laura met la main à la pâte en cuisine puisque c’est aussi elle qui pâtisse. Eugen est un personnage, un véritable feu follet: «Je viens de partout, dit-il avec un sourire énigmatique, peut-être de la lune…». Ce grand blond est né d’un père allemand et d’une mère russe, et a grandi au Kazakhstan. Fana de fermentation, Eugen, qui balaye du regard la centaine de bocaux colorés qui s’entassent sur les étagères de son restaurant, précise: «Tout ça, c'est l’héritage de ma grand-mère ukrainienne avec qui j’ai passé une partie de mon enfance, à ramasser les œufs, travailler dans le potager et en cuisine avec elle».
(Grande photo ci-dessus: le plat du jour de couscous à l'agneau et aux fleurs de coriandre)
Les desserts du jour sont préparés par Laura.
L’excellente focaccia servie le midi ainsi que le pain au levain du soir sont faits maison avec «un levain naturel vieux de 11 ans».
Laura Perrière et Eugen Ulko, le couple a la tête d'Artemisia.
Déjeuner à 19 francs. «Il aurait fallu venir le soir», regrette un peu Eugen. Il faut dire que chez Artemisia, il y a deux cuisines: celle du midi et celle du soir. Pour les déjeuners, Laura et Eugen proposent un plat du jour au prix constant de 19 francs: «L’objectif est de bien manger et à un prix raisonnable». Le midi de notre visite, c’était couscous d’agneau suisse, le lendemain c'était strudel de joue de bœuf. Une variante végétarienne est toujours proposée. La formule fonctionne bien, un bon nombre d’habitués vient se régaler dans le petit bistrot de quartier. Pour ne pas lasser, les plats changent chaque semaine au gré des trouvailles et des idées folles de ce chef hyper créatif. Le dessert du jour, un fondant au chocolat ou une part de tarte aux fruits de saison par exemple, est lui à cinq francs. L’excellente focaccia servie le midi et le pain au levain du soir sont faits maison eux aussi avec «un levain naturel vieux de 11 ans, explique Laura en riant. Eugen l’a d’ailleurs amené avec eux lors de nos premières vacances ensemble.»
La salle principale d'Artémisia peut accueillir une douzaine de clients.
Pour manger le soir chez Artémisia, les réservations se font par téléphone, jusqu'à maximum 15h le jour même.
Passion champignons. Le soir, Eugen se lâche avec un menu 100% local: pas d’huile d’olive ni de citron, donc. «C'est plus complexe pour donner du goût, mais j’adore cet exercice qui me rend encore plus créatif!» Mais Eugen fait bien sûr une exception pour les agrumes de Niels Rodin. Ainsi à l’heure du souper, c'est «menu surprise» en cinq ou sept temps sur réservation jusqu’à 15h. Le couple s’adapte à tous les régimes alimentaires sauf à «ceux qui n’aiment pas les champignons, informe Eugen, car c’est ma passion et durant la saison, impossible de faire sans». D'ailleurs, l'enthousiaste chef nous présente sa dernière trouvaille: un énorme champignon de quelques kilos. Son menu du moment? 100% champignon bien sûr, de l’amuse-bouche au dessert, qui se décline autour du bolet cru: tout un univers à découvrir.
Le poisson du jour du Artemisia Bistrot.
Le fromage de chèvre frais de la ferme de La Touvière, myrtilles et bourgeons de sapin (le fromage est noir grâce à une poudre de charbon végétal).
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Artémisia, le bistrot
Chemin du 23-Août 7
022 362 77 77
1205 Genève
Horaires:
Lundi - vendredi: 12h - 14h et 17h - 22h (Réservation pour le soir: par téléphone jusqu’à 15h)
Samedi et dimanche: fermé
