President Wilson
Le Bayview porte bien son nom. Il offre en effet une vue imprenable sur la rade genevoise. Certains esprits coquins le surnomment cependant «Roadview» puisque, avant le lac, il y a aussi la route, que l’on n’entend cependant pas depuis cet écrin luxueux et feutré. Aux commandes, Michel Roth, qu’on ne présente plus, un des chefs les plus titrés de France et qui œuvre à Genève depuis onze ans. Il met en scène avec toujours autant de maestria des plats enchanteurs, tant au niveau du goût que de l’esthétique. Un grand formateur également, comme on le constate avec la promotion en tant que chef du Bayview du très médiatique Danny Khezzar, depuis sept ans à ses côtés. Confortablement installé dans un fauteuil de cuir profond, on voit arriver les amuse-bouches, des cubes de guimauve fondante et de petits choux bien chauds à l’échalote. Comme c’est le printemps, voici une tartelette agrémentée de cubes de longeole et un œuf de caille cachés sous une purée de petits pois. Deux asperges blanches prennent le relais, accompagnées d’une viennoise au sarrasin un peu insignifiante, mais aussi d’une surprenante boule de sorbet à l’huile d’olive parfumée à la bergamote. On applaudit ensuite la mise en scène de la traditionnelle mousseline à la ciboulette: elle se cache dans un véritable œuf que le serveur casse dans votre assiette… Magique! Des feuilles d’artichaut cru se transforment en cuillères qui recèlent en leur creux une bouchée de caviar. Alors qu’une galette cache des billes de cœur d’artichaut, des noix croquantes et encore un peu de caviar, le tout surmonté de rebibes de fromage bernois. Tout aussi époustouflant, le jus qui nappe l’agneau appenzellois s’affine devant vous dans un percolateur par l'infusion d’un mélange d’épices. Pour lui donner la réplique, d’exquises purées se parfument de cardamome, carotte, salsa verde et cacahouète. Ensuite, l’omble chevalier du lac est rehaussé d’herbes, avec des agnolotti façonnés en bonbons, farcis à la brousse, un fromage provençal frais et mousseux. N’oublions pas l’entremets, plat signature de Michel Roth: un cappuccino de purée de pommes de terre à la truffe. C’est maintenant qu’entre en scène Didier Steudler, le chef pâtissier. C’est lui qui réalise cette délicate mousse au citron et châtaigne en opaline de sucre ou cette tarte aux fraises des bois revisitée et assortie d’un granité à la verveine et d’un jus de fraises: une véritable symphonie de parfums. Au regard du luxe des lieux et du menu, le prix de ce spectacle gourmand est des plus corrects. Seule critique: ces plats sont si délicieux qu’on espérerait une seconde bouchée, la première est une découverte, la seconde ne serait que du plaisir!
Le Bayview porte bien son nom. Il offre en effet une vue imprenable sur la rade genevoise. Certains esprits coquins le surnomment cependant «Roadview» puisque, avant le lac, il y a aussi la route, que l’on n’entend cependant pas depuis cet écrin luxueux et feutré. Aux commandes, Michel Roth, qu’on ne présente plus, un des chefs les plus titrés de France et qui œuvre à Genève depuis onze ans. Il met en scène avec toujours autant de maestria des plats enchanteurs, tant au niveau du goût que de l’esthétique. Un grand formateur également, comme on le constate avec la promotion en tant que chef du Bayview du très médiatique Danny Khezzar, depuis sept ans à ses côtés. Confortablement installé dans un fauteuil de cuir profond, on voit arriver les amuse-bouches, des cubes de guimauve fondante et de petits choux bien chauds à l’échalote. Comme c’est le printemps, voici une tartelette agrémentée de cubes de longeole et un œuf de caille cachés sous une purée de petits pois. Deux asperges blanches prennent le relais, accompagnées d’une viennoise au sarrasin un peu insignifiante, mais aussi d’une surprenante boule de sorbet à l’huile d’olive parfumée à la bergamote. On applaudit ensuite la mise en scène de la traditionnelle mousseline à la ciboulette: elle se cache dans un véritable œuf que le serveur casse dans votre assiette… Magique! Des feuilles d’artichaut cru se transforment en cuillères qui recèlent en leur creux une bouchée de caviar. Alors qu’une galette cache des billes de cœur d’artichaut, des noix croquantes et encore un peu de caviar, le tout surmonté de rebibes de fromage bernois. Tout aussi époustouflant, le jus qui nappe l’agneau appenzellois s’affine devant vous dans un percolateur par l'infusion d’un mélange d’épices. Pour lui donner la réplique, d’exquises purées se parfument de cardamome, carotte, salsa verde et cacahouète. Ensuite, l’omble chevalier du lac est rehaussé d’herbes, avec des agnolotti façonnés en bonbons, farcis à la brousse, un fromage provençal frais et mousseux. N’oublions pas l’entremets, plat signature de Michel Roth: un cappuccino de purée de pommes de terre à la truffe. C’est maintenant qu’entre en scène Didier Steudler, le chef pâtissier. C’est lui qui réalise cette délicate mousse au citron et châtaigne en opaline de sucre ou cette tarte aux fraises des bois revisitée et assortie d’un granité à la verveine et d’un jus de fraises: une véritable symphonie de parfums. Au regard du luxe des lieux et du menu, le prix de ce spectacle gourmand est des plus corrects. Seule critique: ces plats sont si délicieux qu’on espérerait une seconde bouchée, la première est une découverte, la seconde ne serait que du plaisir!