Maison Décotterd
Une visite à la maison Décotterd, c’est une pièce de théâtre gourmande en cinq actes. Acte I: l’arrivée, grandiose, avec une vue imprenable sur le Léman dans sa quasi-totalité. Acte II: le bar du bistrot, véritable nid d’aigle perché au-dessus du lac, où l’on s’arrête pour contempler le somptueux coucher de soleil, siroter un cocktail maison et prendre connaissance de la carte. Un conseil: en été, préférez le bar du bistrot, qui surplombe Montreux et la Riviera vaudoise, à celui du restaurant, tout en boiseries superbes mais plus en retrait. Acte III: arrivée dans la grande salle classée au patrimoine historique, qui allie avec goût modernité et esprit Belle Epoque, au centre de laquelle trônent de magnifiques lustres en cristal. Acte IV: on prend place au bord de la grande baie vitrée (pensez à réserver en conséquence) et on se laisse absorber par le spectacle des Alpes et des bateaux qui sillonnent les eaux du lac. Acte V: le repas peut commencer. Avec cet élégant omble de Chamby, trois tronçons à peine grillés et marinés au raifort, servis sur une belle assiette noire agrémentée de quelques pointes d’une mayonnaise verte à l’estragon et d’une tartelette de radis et févettes. C’est beau, c’est bon, c’est délicat, c’est le bonheur. La féra du Léman est servie en pétales qui fondent littéralement sur la langue, surmontés d’un fin biscuit croquant recouvert d’une généreuse couche de caviar. Le tout repose sur un chawanmushi, crème salée aux œufs d’origine japonaise à peine saisie, agrémentée de petits pois, de quelques touches d’huile parfumée à la verveine et de pétales de fleurs d’un bel orange pétant qui viennent égayer cette assiette aux airs de tableau contemporain. La selle et l’épaule d’agneau des Dents-du-Midi sont tout simplement parfaites, que ce soit pour le goût subtil, la présentation graphique, la cuisson uniformément rosée, le jus au paprika fumé tonique ou encore cette raviole de légumes qui l’accompagnait. Les végétariens se régaleront de ces morilles farcies tout simplement géniales: toutes rebondies sous un beau jus brillant, elles sont garnies d’épiaire des bois, une plante à la bonne odeur de champignon qui pousse dans les bois humides, et accompagnées de fines rondelles de pain de seigle et d’un délicat nuage de lait au parfum de sous-bois. Ou encore cette déclinaison végétarienne de la célèbre tourte à la viande, un pithiviers de légumes d’automne truffé, aussi doré que gourmand. Le repas se termine en feu d’artifice glacé avec la rhubarbe rose et le vermouth aux herbes escortés d’une aérienne mousse lactée ou avec ce baba imbibé au vieux rhum et safran du Jorat. Pour les vins, n’hésitez pas à vous laisser guider par le sommelier, qui maîtrise l’accord des verres et des assiettes à la perfection. Nous avons par exemple dégusté un magnifique cabernet franc du domaine Mermetus presque voisin. La cuisine de Stéphane Décotterd est pleine de goûts et de poésie. Elle nous raconte l’histoire éternelle du mariage entre lac et montagne de ce petit coin de pays si proche du paradis. On ne peut cependant s’empêcher d’y percevoir une certaine retenue, qui gagnerait à se laisser bousculer pour être en parfaite résonance avec l’immensité du paysage.


Une visite à la maison Décotterd, c’est une pièce de théâtre gourmande en cinq actes. Acte I: l’arrivée, grandiose, avec une vue imprenable sur le Léman dans sa quasi-totalité. Acte II: le bar du bistrot, véritable nid d’aigle perché au-dessus du lac, où l’on s’arrête pour contempler le somptueux coucher de soleil, siroter un cocktail maison et prendre connaissance de la carte. Un conseil: en été, préférez le bar du bistrot, qui surplombe Montreux et la Riviera vaudoise, à celui du restaurant, tout en boiseries superbes mais plus en retrait. Acte III: arrivée dans la grande salle classée au patrimoine historique, qui allie avec goût modernité et esprit Belle Epoque, au centre de laquelle trônent de magnifiques lustres en cristal. Acte IV: on prend place au bord de la grande baie vitrée (pensez à réserver en conséquence) et on se laisse absorber par le spectacle des Alpes et des bateaux qui sillonnent les eaux du lac. Acte V: le repas peut commencer. Avec cet élégant omble de Chamby, trois tronçons à peine grillés et marinés au raifort, servis sur une belle assiette noire agrémentée de quelques pointes d’une mayonnaise verte à l’estragon et d’une tartelette de radis et févettes. C’est beau, c’est bon, c’est délicat, c’est le bonheur. La féra du Léman est servie en pétales qui fondent littéralement sur la langue, surmontés d’un fin biscuit croquant recouvert d’une généreuse couche de caviar. Le tout repose sur un chawanmushi, crème salée aux œufs d’origine japonaise à peine saisie, agrémentée de petits pois, de quelques touches d’huile parfumée à la verveine et de pétales de fleurs d’un bel orange pétant qui viennent égayer cette assiette aux airs de tableau contemporain. La selle et l’épaule d’agneau des Dents-du-Midi sont tout simplement parfaites, que ce soit pour le goût subtil, la présentation graphique, la cuisson uniformément rosée, le jus au paprika fumé tonique ou encore cette raviole de légumes qui l’accompagnait. Les végétariens se régaleront de ces morilles farcies tout simplement géniales: toutes rebondies sous un beau jus brillant, elles sont garnies d’épiaire des bois, une plante à la bonne odeur de champignon qui pousse dans les bois humides, et accompagnées de fines rondelles de pain de seigle et d’un délicat nuage de lait au parfum de sous-bois. Ou encore cette déclinaison végétarienne de la célèbre tourte à la viande, un pithiviers de légumes d’automne truffé, aussi doré que gourmand. Le repas se termine en feu d’artifice glacé avec la rhubarbe rose et le vermouth aux herbes escortés d’une aérienne mousse lactée ou avec ce baba imbibé au vieux rhum et safran du Jorat. Pour les vins, n’hésitez pas à vous laisser guider par le sommelier, qui maîtrise l’accord des verres et des assiettes à la perfection. Nous avons par exemple dégusté un magnifique cabernet franc du domaine Mermetus presque voisin. La cuisine de Stéphane Décotterd est pleine de goûts et de poésie. Elle nous raconte l’histoire éternelle du mariage entre lac et montagne de ce petit coin de pays si proche du paradis. On ne peut cependant s’empêcher d’y percevoir une certaine retenue, qui gagnerait à se laisser bousculer pour être en parfaite résonance avec l’immensité du paysage.