La Tanière

En plein Champel, dans une charmante maison du début du XXe siècle, on se retrouve avec plaisir installé à l’une des agréables tables de ce restaurant de quartier un rien modeux mais qui séduit avec raison une clientèle de bobos ravis. La courte et intelligente carte propose des intitulés séduisants, mais le chef connaît son affaire et, dans l’assiette, la qualité et le sens de la mise en scène sont au service de goûts francs et de saveurs originales.
A La Tanière, on sublime le poireau avec des fraises fermentées et une gelée au yogourt de chèvre, on enjolive l’œuf à 64°C avec des fèves et des radis en une explosion de couleurs et on vous fait partir dans les calanques avec un sublime loup en bouillabaisse. Un voyage esthétique et gourmand.
Pas de canette en deux services ce soir-là, une des spécialités de la maison, mais un original poulet mariné façon mojo ou une côte de veau de Crans-près-Céligny qui mêle habilement pesto d’ail des ours, poivre du Cameroun et endive fumée. Seule la belle galette de röstis s’avère un peu trop molle.
Les desserts sont un cran en dessous, panna cotta un peu fade mais très joliment dressée, terrine de fraises insipide, heureusement relevée par une excellente glace lavande et miel. Le service est enjoué et sympathique, la carte des vins est inspirée et fait la part belle aux vignobles de la région. Bref, on passe une excellente soirée dans cette tanière où on se verrait bien hiberner.