La Chaumière
Est-il encore nécessaire de présenter Serge Labrosse, chef emblématique du défunt Buffet de la Gare des Eaux-Vives, du Flacon à Carouge et, depuis 2016, de la Chaumière à Troinex, où il nous propose une cuisine joyeuse et sans complexes, bien dans l’air du temps? Dans la belle bâtisse flanquée d’une véranda aux allures de bateau du Léman, on prend place dans la petite pièce intimiste aux tons souris très doux, dans la grande salle lumineuse à la décoration quelque peu hétéroclite et aux superbes parois à dominante florale ou sur la paisible terrasse ombragée sortie tout droit d’un tableau impressionniste. La carte, qui se pare d’influences d’ci et d’ailleurs, est résolument moderne et sans esbroufe inutile. On y croise du bœuf Aberdeen angus, du secreto de cochon suisse (une gourmandise de connaisseurs), des produits des fermes alentour, bref, le choix peux s’avérer cornélien. Faisons donc confiance au chef et à sa talentueuse équipe en optant pour le menu dégustation surprise, et débutons par cette assiette de féra fraîche et fumée qui est un régal pour les yeux avant d’être un régal tout court: deux délicates lamelles de poisson encadrant une fine tranche de pain perdu aux herbes, agrémentées de quelques pointes de crème acidulée et de groseilles qui mettent les papilles en joie. Le cannelloni de courgette et tourteau respire également la bonne humeur. Il est escorté d’une délicate gelée de yuzu, de crème de fenouil et rehaussé de joyeuses touches de pomme granny smith. La «Fraîcheur de petits pois et courgette, pralin noisettes» porte bien son nom. Sous une fine raviole d’oignon blanc transparente se cache un génial sorbet de petits pois qui confère à ce plat une gourmandise décoiffante. Applaudissons des deux mains, c’est un coup de cœur! Restons dans l’excellence avec cet agneau de Vessy confit, qui se pare de quelques notes exotiques fort pertinentes avec ces aubergines au miso blond fumé, de l’ail noir et d’un chouette millefeuille de tomates cœur de bœuf ou encore cette lotte rôtie au beurre de câpre, cannelloni de courgette violon et fleur de courgette égayée d’un condiment aux tonalités iodées. Les desserts sont signés Elian Bernadac, un maître ès douceurs et sa signature est diablement gourmande, à l’image de ce «Chocolat orfèvre, tuile cacao, biscuit moelleux, croustillant cacao, crémeux chocolat aux baies de la passion, sorbet mucilage et écume vanille torréfiée». L’assiette est à l’image de son intitulé, un somptueux enchevêtrement de goûts, de textures et de températures et qui s’éternise en un long songe gourmand. Et si l’envie de vous inspirer de la cuisine du chef vous prend, précipitez-vous aux Ateliers by Serge Labrosse, il y partage généreusement savoir-faire et coups de main.


Est-il encore nécessaire de présenter Serge Labrosse, chef emblématique du défunt Buffet de la Gare des Eaux-Vives, du Flacon à Carouge et, depuis 2016, de la Chaumière à Troinex, où il nous propose une cuisine joyeuse et sans complexes, bien dans l’air du temps? Dans la belle bâtisse flanquée d’une véranda aux allures de bateau du Léman, on prend place dans la petite pièce intimiste aux tons souris très doux, dans la grande salle lumineuse à la décoration quelque peu hétéroclite et aux superbes parois à dominante florale ou sur la paisible terrasse ombragée sortie tout droit d’un tableau impressionniste. La carte, qui se pare d’influences d’ci et d’ailleurs, est résolument moderne et sans esbroufe inutile. On y croise du bœuf Aberdeen angus, du secreto de cochon suisse (une gourmandise de connaisseurs), des produits des fermes alentour, bref, le choix peux s’avérer cornélien. Faisons donc confiance au chef et à sa talentueuse équipe en optant pour le menu dégustation surprise, et débutons par cette assiette de féra fraîche et fumée qui est un régal pour les yeux avant d’être un régal tout court: deux délicates lamelles de poisson encadrant une fine tranche de pain perdu aux herbes, agrémentées de quelques pointes de crème acidulée et de groseilles qui mettent les papilles en joie. Le cannelloni de courgette et tourteau respire également la bonne humeur. Il est escorté d’une délicate gelée de yuzu, de crème de fenouil et rehaussé de joyeuses touches de pomme granny smith. La «Fraîcheur de petits pois et courgette, pralin noisettes» porte bien son nom. Sous une fine raviole d’oignon blanc transparente se cache un génial sorbet de petits pois qui confère à ce plat une gourmandise décoiffante. Applaudissons des deux mains, c’est un coup de cœur! Restons dans l’excellence avec cet agneau de Vessy confit, qui se pare de quelques notes exotiques fort pertinentes avec ces aubergines au miso blond fumé, de l’ail noir et d’un chouette millefeuille de tomates cœur de bœuf ou encore cette lotte rôtie au beurre de câpre, cannelloni de courgette violon et fleur de courgette égayée d’un condiment aux tonalités iodées. Les desserts sont signés Elian Bernadac, un maître ès douceurs et sa signature est diablement gourmande, à l’image de ce «Chocolat orfèvre, tuile cacao, biscuit moelleux, croustillant cacao, crémeux chocolat aux baies de la passion, sorbet mucilage et écume vanille torréfiée». L’assiette est à l’image de son intitulé, un somptueux enchevêtrement de goûts, de textures et de températures et qui s’éternise en un long songe gourmand. Et si l’envie de vous inspirer de la cuisine du chef vous prend, précipitez-vous aux Ateliers by Serge Labrosse, il y partage généreusement savoir-faire et coups de main.