Café de la Place
La Place, c’est une aventure de bientôt quinze ans, menée de main de maître par Cristina et Vincenzo De Rosa. L’arrangement est classique: Monsieur au piano, où il fait naître de bien jolies mélodies culinaires sous ses doigts experts, et Madame en salle, où elle fait naître de bien jolies harmonies pour ses clients fidèles. Le décor, dans des tons gris et taupe, est chaleureux et sobre. Il n’a un seul défaut: la salle peut s’avérer bruyante en fin de soirée alors que les verres se vident. Elle est complétée en été par une jolie terrasse, protégée par un majestueux platane. L’accueil est charmant, tant de la part de la patronne, dont le sourire illumine les lieux, que de Jean-Philippe, pilier de la maison (au propre et au figuré, le personnage en impose), dont la joie de vivre est communicative. Fiez-vous à lui pour le choix des vins, il vous dégotera de belles pépites telles que ce Tenuta delle Terre Nere tout droit venu de l’Etna, un très joli flacon qui accompagne aussi bien le poisson que l’agneau. En amuse-bouche, une délicieuse soupe aux carottes et au yuzu, d’une finesse et d’un très bel équilibre, annonce la couleur: nous sommes dans une maison de goûts. Elle est suivie par un gourmand filet d’agneau juste snacké puis cuit à basse température, rosé et fondant en diable, avec juste ce qu’il faut de gras pour lui donner du goût. Il est accompagné d’une roborative sauce dont le seul défaut est de ne pas être servie en plus grande quantité. Le plat signature est bel et bien une star: des ravioles de homard du Maine et curry rouge thaïlandais. C’est tout simplement superbe! La pâte est incroyablement fine et les délicates notes exotiques du curry soulignent le crustacé avec beaucoup d’élégance. On en oublierait presque le sauté de légumes au basilic croquants à souhait. Pour clore, le vacherin minute au yogourt parfumé au poivre de Tasmanie est très moderne et se laisse manger sans faim. Il est accompagné de rhubarbe rose légèrement acidulée, peu sucrée, flanquée d’un délicieux sorbet plein de fraîcheur. Le tout surmonté d’une forêt de bâtonnets de meringue tout fins. L’originale nage de fraises de Cléry au citron vert et basilic, siphonnée à la mozzarella di bufala et crumble à l’huile d’olive Olixir est aussi délicieuse que rafraîchissante. Petite attention toujours agréable quand elle est sincère, le chef vient faire un petit tour en salle après pour discuter avec ses clients, et ce n’est pas que de l’esbroufe, il prend du temps avec chacun. S’il fallait un bémol à ce repas, et ce serait vraiment le seul, c’est le rythme de la cuisine, que l’on aurait souhaité plus soutenu, mais on ne veut pas reprocher à La Place d’avoir du succès, il est largement mérité.


La Place, c’est une aventure de bientôt quinze ans, menée de main de maître par Cristina et Vincenzo De Rosa. L’arrangement est classique: Monsieur au piano, où il fait naître de bien jolies mélodies culinaires sous ses doigts experts, et Madame en salle, où elle fait naître de bien jolies harmonies pour ses clients fidèles. Le décor, dans des tons gris et taupe, est chaleureux et sobre. Il n’a un seul défaut: la salle peut s’avérer bruyante en fin de soirée alors que les verres se vident. Elle est complétée en été par une jolie terrasse, protégée par un majestueux platane. L’accueil est charmant, tant de la part de la patronne, dont le sourire illumine les lieux, que de Jean-Philippe, pilier de la maison (au propre et au figuré, le personnage en impose), dont la joie de vivre est communicative. Fiez-vous à lui pour le choix des vins, il vous dégotera de belles pépites telles que ce Tenuta delle Terre Nere tout droit venu de l’Etna, un très joli flacon qui accompagne aussi bien le poisson que l’agneau. En amuse-bouche, une délicieuse soupe aux carottes et au yuzu, d’une finesse et d’un très bel équilibre, annonce la couleur: nous sommes dans une maison de goûts. Elle est suivie par un gourmand filet d’agneau juste snacké puis cuit à basse température, rosé et fondant en diable, avec juste ce qu’il faut de gras pour lui donner du goût. Il est accompagné d’une roborative sauce dont le seul défaut est de ne pas être servie en plus grande quantité. Le plat signature est bel et bien une star: des ravioles de homard du Maine et curry rouge thaïlandais. C’est tout simplement superbe! La pâte est incroyablement fine et les délicates notes exotiques du curry soulignent le crustacé avec beaucoup d’élégance. On en oublierait presque le sauté de légumes au basilic croquants à souhait. Pour clore, le vacherin minute au yogourt parfumé au poivre de Tasmanie est très moderne et se laisse manger sans faim. Il est accompagné de rhubarbe rose légèrement acidulée, peu sucrée, flanquée d’un délicieux sorbet plein de fraîcheur. Le tout surmonté d’une forêt de bâtonnets de meringue tout fins. L’originale nage de fraises de Cléry au citron vert et basilic, siphonnée à la mozzarella di bufala et crumble à l’huile d’olive Olixir est aussi délicieuse que rafraîchissante. Petite attention toujours agréable quand elle est sincère, le chef vient faire un petit tour en salle après pour discuter avec ses clients, et ce n’est pas que de l’esbroufe, il prend du temps avec chacun. S’il fallait un bémol à ce repas, et ce serait vraiment le seul, c’est le rythme de la cuisine, que l’on aurait souhaité plus soutenu, mais on ne veut pas reprocher à La Place d’avoir du succès, il est largement mérité.