Prise en main. Changement de mains à L'Odéon: le sympathique chef Benjamin Garin a tout récemment cédé son bistrot, désormais géré par Guillaume Martin, dont la tâche sera de redynamiser cette adresse. De son côté, Benjamin Garin reste aux fourneaux: «J’ai traversé des moments difficiles, mais je bénéficie désormais d’un vrai soutien - en cuisine et en salle - pour réaliser de belles choses, et je peux me consacrer pleinement à la cuisine. Avec Guillaume, nous nous entendons très bien: cette nouvelle étape est une libération pour moi». (Grande photo ci-dessus: Benjamin Garin, Guillaume Martin de g. à d.)
La jolie salle de l'Odéon, un bistrot incontournable à Genève.
Faire revivre les classiques. Pas de transformations majeures à signaler dans le décor, qui a cependant été un peu épuré depuis la précédente rénovation, il y a deux ans. Les tables ont été nappées, «pour redonner une atmosphère confortable et élégante, et apporter de la lumière», dit le chef. Côté cuisine, pas de révolution non plus. Benjamin Garin propose toujours son incontournable et intemporelle quenelle de brochet sauce Nantua. Parmi les nouveautés, quelques savoureuses assiettes à partager viennent dynamiser l’offre bistrotière: toasts de tartare de bœuf à l’ail noir, sardines sur beurre aux algues, croque monsieur campagnard à la béchamel truffée, ou encore une sublime variante du pâté-croûte au format gargantuesque, le fameux oreiller de la Belle Aurore, fait maison, qui remporte déjà un franc succès.
Les toasts de tartare de boeuf à l'ail noir des entrées à partager.
Carpaccio de gambero rosso, paladine d'herbettes, pois, carotte en escabèche.
La fameuse quenelle de L'Odéon.
Une cuisine réconfortante et généreuse. En entrée, les ravioles de pot-au-feu sont excellentes, même si le bouillon aurait mérité un peu plus de profondeur. L’œuf cocotte au lard de Colonnata et asperges vertes est parfaitement réconfortant. Pas de fausse note sur le tartare (qui se déguste aussi en plat), ou l’excellent médaillon de filet de bœuf flambé au whisky, accompagné d'une sirupeuse sauce au poivre. Mention spéciale pour les desserts: poire pochée au vin, mousse au chocolat ou île flottante, autant de conclusions classiques, mais satisfaisantes.