Côté cour. Le Bistrot du Lion d’Or (14/20) s’impose comme une institution du village frontalier de Genève. Nichée dans une belle bâtisse historique, on y redécouvre une salle entièrement voûtée, au charme certain. Mais aux beaux jours, c’est sur la spacieuse terrasse, qui s’étire dans une cour intérieure typiquement carougeoise, que l’on aime s’attabler, entièrement préservés des tumultes de la ville. La terrasse n’a rien perdu de ses attraits, avec ses oliviers et ses tables nappées et ornées de jolis petits bouquets. Elle confère à Carouge comme un parfum provençal.

 

Toujours mieux. Depuis la reprise de l’établissement en 2022 par Romain Desvenain, le Bistrot du Lion d’Or a fait du chemin et propose toujours mieux. La cuisine y a gagné en élégance et en raffinement, tout en restant fidèle à son esprit convivial d'auberge de village.

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Carpaccio de dorade, pêche de vigne et sarrasin. 

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L’œuf dans son nid, piperade et sobrasada ibérique.

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Artichauts, fera du Léman et citron noir.

L’esprit Bistrot. La cuisine, réconfortante, est une invitation à la gourmandise. Cette ode bistrotière, on la retrouve dans les attrayantes formules de la semaine avec une tartine de rillettes de maquereau, suivie d’un classique tartare de veau et d’une gourmande île flottante à la nectavigne (hybride nectarine et la pêche de vigne), ou dans le copieux menu bistrot qui s’ouvre par un des plats devenus des signatures du chef: son sublime pithiviers, en ce moment de caille, foie gras et artichaut.

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Maigre rôti, fleur de courgettes farcie à la caponata, aïoli safrané et suc de poisson de roche.

Rendez-vous d'épicuriens. Mais là où la cuisine de Romain prend son envol, c'est autour de son menu épicurien proposé au prix accessible de 95 francs. Sa version estivale remporte tous les suffrages. On débute ainsi avec un amuse-bouche raffiné, «l’œuf dans son nid», mariant la piperade à la sobrasada ibérique. La dégustation se poursuit autour d’un carpaccio de dorade, à la fois élégant et coloré, relevé par la pêche de vigne et le sarrasin et d’une entrée supplémentaire - à la carte cette fois -, la savoureuse fera du léman fumée, artichaut en trois façons et sa délicate crème citronnée.

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Abricot, chocolat blanc, basilic.

Canette d’anthologie. Vient ensuite la flamboyante assiette de maigre rôti aux accents méditerranéens, coiffée d’une croûte croustillante de courgette violon. Elle s’accompagne d’une grosse fleur de courgettes farcie à la caponata acidulée, ainsi que d’un duo de sauces: un aïoli safrané onctueux et un jus sirupeux au suc de poisson de roches. D’un autre côté, la canette apicius sublimée par un assaisonnement à l’ail noir maison frôle la perfection et se savoure, même sans faim en cette fin de repas. Enfin, le dessert de saison fait mouche: des abricots rôtis et compotés, surmontés d’un aérien dôme de mousse de chocolat blanc infusé au basilic viennent conclure en beauté ce déjeuner mémorable.

 

Le Bistrot du Lion d'Or, à Carouge

 

Photos: Geneva Communication, Nouhad Monpays