Street food vietnamienne. Dès que les températures se font plus frisquettes, l’appel du phở se fait irrémédiablement sentir. Cela tombe bien puisque cette soupe typiquement vietnamienne figure, dès les premiers frimas, à la carte centrée sur l'essentiel d’une nouvelle petite échoppe qui a ouvert ses portes rue des Deux-Marchés à deux pas de la boulangerie Bread Store. Un comptoir, une poignée de tables pour manger sur place… en lieu et place de l’ancien WØFF (World of fresh food) désormais installé au sein de l’Alimentarium, Nemnem, ainsi joliment nommé pour la facilité de la prononciation, propose quelques incontournables de la street food du pays du dragon. Préparés à Cully dans une cuisine professionnelle par Linh Lê, propriétaire du restaurant, et son équipe de cuisinières vietnamiennes, tous les plats sont faits entièrement maison et dressés à la minute lors de la commande.

Sur place ou à l'emporter, les plats du Nemnem sont dressés minute.

Pour cet emblème de la street food vietnamienne qu'est le banh mi, le pain a été spécialement élaboré par la boulangerie Golay située au-dessus de Vevey.

D'une irréprochable fraîcheur, les rouleaux d'été, au tofu fumé ou aux crevettes, surprennent par l'ajout dans leur garniture de petits morceaux d'ananas.
Baguette customisée. Et pour les rouleaux d’été, voilà un détail qui fait toute la différence. Enroulés dans une feuille de riz moelleuse, les vermicelles de riz, les herbes fraîches, les crudités et, au choix, le tofu ou les crevettes, sont rehaussés de petits morceaux d’ananas, pour un supplément de fraîcheur et de gourmandise inattendues. La sauce maison au lait de coco, cacahuètes et échalotes frites se termine à la cuillère tant elle est addictive. Fait à la demande, le banh mi, le célèbre sandwich vietnamien, tire vraiment avantage d’un pain spécialement fabriqué pour Nemnem par la boulangerie Golay à Saint Légier la Chiésaz: «Il est un peu brioché, mais reste croustillant à l’extérieur pour être au plus proche de ce qu’est le vrai banh mi», explique Louise-Sophie Pipet, qui travaille ici avec Linh. Garni comme il se doit de pâté, de mayonnaise épicée, de légumes et de coriandre fraîche, il se décline en version porc xa xiu, sorte de porc laqué, poulet aux 5 épices, tofu fumé ou, encore, autour d’une savoureuse brochette de bœuf au basilic.

Fins et bien croustillants, les nems sont aussi savoureux dans leurs versions végétariennes qu'au poulet et crevette.

Là aussi, le choix est large... Nems, boeuf, poulet, bambou ou tofu, le bo bun est accompagné d'une sauce au choix poisson ou soja.

Proposé en saison, le bouillon de la soupe Pho est cuit pendant 12 heures.
Bouillon réconfortant. Best-seller du take away, le bo bun lui aussi ne frustre personne puisqu’on le retrouve agrémenté de bœuf, de poulet, de tofu fumé, de nems poulet-crevettes ou végétariens croustillants, ou, plus étonnant, aux pousses de bambou. Autant dire que les végétariens et autres pescatariens ne ressortent pas frustrés. Pas question en revanche pour eux d’opter pour le phở, à la carte du lieu à la saison froide. Si son bouillon mériterait sans doute d'être un peu plus puissamment chargé en épices, on a apprécié son mix d’émincé de bœuf ajoutés crus au brûlant bouillon et de boulettes bien gourmandes. Seule concession au fait maison, les mochis proposés en dessert sont, tout de même, fabriqués artisanalement par My Oishii à Genève. A côté du classique matcha, la déclinaison cheesecake à la mousse de fromage frais et son insert de confiture de framboise et de myrtille vaut bien ce petit détour hors des frontières du Vietnam.
Photos: Nemnem, Jennifer Segui

