Texte: Kathia Baltisberger Photos: Nicolas Righetti
COOL. La cuisine du restaurant Nova du Romantik Hôtel L’Etoile, à Charmey, est en ébullition. Aujourd’hui, la cheffe, Alexandra Müller, attend des hôtes de marque: elle cuisine pour ses collègues de l'association des Jeunes Restaurateurs, dont c’est l'assemblée générale annuelle. Et l’événement se poursuit le lendemain par un déjeuner intégrant amis et partenaires. Pas de quoi stresser Alexandra Müller: «Il faut juste que ce soit bon, comme toujours», dit-elle calmement.
C’EST COMPLET! Sur la terrasse ensoleillée, les membres trinquent à un été réussi: «Malgré le covid et le mauvais temps, mon restaurant était toujours plein», déclare Marc Joshua Engel, du restaurant Aux Trois Amis, à Schernelz (15 points). Même son de cloche en Valais: «Quand il ne fait pas très beau, les clients viennent au restaurant», constate Fernando Michlig, du Tenne, à Gluringen (13 points).
CERTIFICAT OBLIGATOIRE: TOP OU FLOP? La réunion qui se tient dans l’idyllique village de Charmey est aussi l’occasion de parler du certificat covid. C'est en effet le premier lundi où les chefs doivent demander une preuve de vaccination, de test ou de guérison. Un sujet complexe, même pour les Jeunes Restaurateurs. Beaucoup saluent la décision du Conseil fédéral. «Tricher n’aurait aucun sens. Le Conseil fédéral décide, nous appliquons, dit Beat Stofer, du Balm, à Meggen. Mais jouer au policier m'énerve. Et je n'ai pas non plus envie d'argumenter avec les opposants à la vaccination.» La plupart des autres membres partagent ce point de vue, même si la mise en œuvre concrète reste un mystère pour beaucoup d’entre eux.
CINQ NOUVEAUX. A l’ordre du jour, parmi des sujets plus joyeux que la pandémie, il y a aussi l’arrivée des nouveaux membres. La remise de leurs plaquettes n'ayant pas pu avoir lieu en juin, les cinq nouveaux les ont reçues à l’occasion de cette assemblée générale. Trois viennent de Suisse romande, deux de la même ville: Joeffrey Fraiche cuisine au restaurant Ô33, à Avenches (15 points), Johann Stauffacher au Restaurant des Bains (14 points), également à Avenches. Cyril Freudiger est le nouveau chef de l'Auberge de Bogis-Bossey, près de Nyon, son évaluation suivra dans le prochain guide GaultMillau 2022. Reto Gadola (Casa Alva, Trin, 16 points) et Agron Lleshi (Jägerhof, Saint-Gall, 17 points) sont également venus. Pour ce dernier, père de quatre enfants, faire partie des JRE est un honneur: «C'est une récompense supplémentaire. Silvia Manser m'a recommandé et cela me rend très heureux. De plus, cela me permet d’échanger des idées et de nouer de nouveaux contacts.»
UN BON MIX. Ces cinq nouveau, c'est aussi un honneur pour les JRE. «Cette année, nous accueillons des nouveaux venus de très haut niveau, se réjouit Björn Inniger (Alpenblick, Adelboden), membre du comité directeur. Il est important que nous puissions accepter de nouveaux jeunes chefs et le mélange entre la Suisse alémanique et la Suisse romande doit également être respecté.» Alexandra Müller, qui travaille à la frontière linguistique et parle couramment l'allemand et le français, paraît donc un choix particulièrement judicieux. La directrice de l'hôtel et cheffe de cuisine sert à ses hôtes un sandre du lac de Morat avec des pruneaux, des oignons et du panais, puis une volaille pattes noires de la Gruyère accompagnée d’un ravioli aux bolets et un dessert de meringue, de myrtilles de la région et de crème double.
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