Photo: Le Rossignol

Pourquoi avoir mis en place un système de take-away au restaurant?

Premièrement, nous voulions continuer à faire notre métier, ce pourquoi les gens nous font confiance toute l’année, Deuxièmement, maintenir un contact avec nos clients, qui sont devenus des amis pour la plupart. Et troisièmement, nous avons ouvert il y a trois ans et n’avons plus d’économies… Nous ne pouvons pas nous permettre de ne rien faire, d’autant plus qu’en tant qu’indépendants, nous n’avons pas droit au chômage…

 

Comment vous êtes-vous adaptés à ce service à l’emporter?

La première chose que nous avons faite lorsque l’annonce de la fermeture des restaurants est tombée, ça a été de courir chez Ikea pour acheter des contenants pour les plats que nous servons. C’était action-réaction! Ensuite, nous ne changeons pas grand-chose par rapport au fonctionnement normal, sauf que la petite carte change chaque semaine, et nous proposons des plats plus abordables qu’avant le soir, puisque ce sont les mêmes qu’à midi. Mais je dois dire que cuisiner des assiettes gastronomiques et plus recherchées le soir, ça me manque…

Notre volonté est claire: servir tout un chacun avec des ingrédients de qualité. Cela passe donc par des menus du jour avec tout bientôt des morilles, asperges ou petits pois frais. C’est un plaisir de pouvoir amener du bonheur dans le quotidien un peu morne de beaucoup de personnes ces temps-ci.

Famille Rossignol Confinée

Le temps en famille, c'est sacré! Même si on travaille quand même un peu...

La carte de printemps passe en partie dans ce take-away. Comment faites-vous pour préparer la suivante en ces temps difficiles?

Au final, ça ne change pas beaucoup d’une situation normale, puisque nous cuisinons quand même au quotidien. Mais le flux de marchandises est plus restreint, et nous sommes dans le flou total concernant la date de la reprise… Le maître-mot au Rossignol ces jours, c’est l’adaptation! Du coup, nous réfléchissons semaine après semaine, avec les produits que nous trouvons chez nos fournisseurs, qui ont un travail encore plus difficile qu’avant…

 

Vous finissez le service bien plus tôt que d’habitude. Que faites-vous du temps que vous avez à disposition?

C’est vrai qu’avec l’obligation d’arrêter à 19 h, nous pouvons être à la maison vers 20 h 15 et prendre le repas avec nos filles, ce qui nous fait vraiment plaisir! Mais même avec un peu de relâchement, nous restons bien occupés par le restaurant.

 

Votre recette de cuisine «spéciale confinement»?

Je pencherais pour une araignée de veau accompagnée d’une caponata d’aubergine. C’est une pièce de viande qui reste tendre, moelleuse et que l’on peut facilement servir à l’emporter justement, car elle ne bouge pas. Sinon, c’est tellement personnel; l’important est de toujours savoir se faire plaisir. S’il y a la passion, le plat sera bon!