Jérémy Desbraux, que pensez-vous de la décision de fermer les restaurants dans le canton du Jura ?

Nous sommes en quarantaine depuis une semaine, de notre propre chef, puisque l’un de nos collaborateurs était positif. Il fallait être conséquent et protéger nos collaborateurs et nos clients. Quoi qu’il en soit, la fermeture à 22 heures qui prévalait dans le Jura nous obligeait de toute façon à renoncer au service du soir: après avoir tenté l’expérience pendant trois jours, nous avions constaté que personne n’y trouvait son compte, ni les clients, ni nous. Et la gendarmerie se montre intraitable, ce qui est normal. Mais pour un restaurant comme le nôtre, c’est ingérable. La fermeture a l’avantage de la clarté. Ce que je regrette, c’est que nous ne soyons pas tous à la même enseigne.

 

Vous seriez partisan d’une règlementation au niveau fédéral?

Nous sommes à vingt minutes de La Chaux-de-Fonds qui se trouve dans le canton de Neuchâtel et, s’ils ont envie de sortir au restaurant, nos clients peuvent facilement aller manger à Neuchâtel ou à Bienne. De plus, je ne comprends pas bien pourquoi, alors que la situation semble plus alarmante qu’au printemps, les mesures prises sont moins strictes. Je me demande si une fermeture généralisée de trois semaines maintenant ne vaudrait pas mieux que la situation actuelle, qui risque de se reporter pour tout le monde sur la période des Fêtes.

 

Comment envisagez-vous la fin de l’année?

Ça risque d’être difficile. Pour l’instant, nous restons fermés jusqu’au 15 novembre, ça, c’est imposé. Mais nous avons déjà enregistré l’annulation de trois banquets de 150 personnes et nous attendons d’observer l’évolution de la situation pour savoir s’il vaut mieux avancer nos vacances de janvier à décembre, pour pouvoir être prêts quand la situation se remettra. Et en attendant, je pense relancer notre proposition de menus à l’emporter qui ont été un franc succès. 

 

De manière générale, quel est le bilan des neuf premiers mois de l’année à la Maison Wenger?

Il est globalement positif. Nous avons très, très bien travaillé. Depuis la réouverture, le 14 mai, l’hôtel est resté complet à 100%, tous les jours. Et nous avons totalisé 300 couverts par semaine, ce qui est remarquable si l’on considère l’historique de la maison et sa situation dans les Franches-Montagnes. Je me réjouis donc que la situation retourne à la normale. Dans l’immédiat, même si ce n’est pas facile, il faut rester conséquents.