Titans gourmands. Un concours de confiseurs? Tiens, c’est intéressant! Et quand les candidats sont plus talentueux les uns que les autres, ce projet devient carrément passionnant. Tout s’est passé samedi dernier à l’Ecole professionnelle de Montreux. Depuis vingt et un ans, le comité de la finale romande et tessinoise des jeunes confiseurs y réunit les meilleurs apprentis arrivés au terme de leur formation pour un concours. Chacun des participants doit réaliser sur place, le jour même (!), un entremets, des pralinés, une pièce chocolatée… Le tout de sa création et, en plus, mis en scène avec art. Un vrai travail de virtuose!

Gorla Diulio

L’art de la confiserie en orange et violet pour cet entremet abricot-miel-romarin signé Mélanie Philipona.

On applaudit. Parmi les neuf talentueux jeunes confiseurs et confiseuses venus de tous les cantons romands (sauf le Jura, cette année) et du Tessin (liste complète des participants et recettes de leurs œuvres sur www.jeunes-confiseurs.ch), le choix a été cornélien. D’entremets en forme de turban pourpre en gâteau orange éclatant comme une flamme olympique, et de dôme à la framboise constellé de flocons de neige en joli bonnet miniature coiffé d’un pompon de crème chantilly (le thème était les Jeux olympiques de la jeunesse), le jury – le GaultMillau y est associé, merci! – est tombé sous le charme de créations exquises et suaves, de chocolats fins et d’irrésistibles confiseries.

Gorla Diulio

Beau comme un turban des Mille et une nuits, cet entremets invite à la gourmandise.

Le meilleur. Tous les candidats ont produit des efforts exemplaires, donc, mais un seul pouvait être le gagnant. Pour la première fois, c’est le participant tessinois qui a remporté la palme. Gorla Duilio sort d’apprentissage chez Münger, à Lugano-Paradiso (oui, cette élégante confiserie où, depuis 1923, il faut absolument aller s’approvisionner en amaretti – les meilleurs!). Et qu’a-t-il fait pour gagner le concours? Un entremets tout simplement somptueux! Une sorte de bulbe à l’apparence de velours noir et à la texture miraculeusement fondante. Aux saveurs chocolatées répondent celles torréfiées de la pistache idéalement dosée et du caramel pour la touche amère-sucrée. Bref, on fond! Comme le relève Jean-Louis Boverat, président du comité d’organisation du concours: «Les membres du jury sont unanimes: c’est une magnifique volée.» Alors, longue vie à cette joute permettant de faire étinceler la virtuosité d’une profession incroyablement gourmande, qui mérite d’être valorisée pour son apport fondamental au monde de la gastronomie du XXIe siècle.