Texte: Siméon Calame | Photos: Blaise Kormann
Nouvelle plateforme en ligne. «J’ai contacté une septantaine d’artisans de tous les cantons romands. J’avoue que je ne pensais pas arriver à un tel nombre…» Victoria Rombaut, 21 ans et étudiante en troisième année de Bachelor à l’Ecole hôtelière de Lausanne, est la fondatrice de Kakaos, une toute nouvelle plateforme digitale de vente de chocolats artisanaux. «Nous devons réaliser un stage en troisième année, alors je me suis dit «et pourquoi pas dans mon entreprise?», explique cette fille de chocolatière. La décision prise, il fallait… créer mon entreprise! J’ai décidé de mettre en avant les petits artisans, car la Suisse est reconnue pour sa tradition du chocolat. Mais si tout le monde connaît les grandes marques, quid des petits, des indépendants?» En écumant les réseaux sociaux et en misant sur le bouche-à-oreille, elle s’est mise en quête des meilleurs chocolats.
(Grande photo ci-dessus: Victoria Rombaut et une sélection de tablettes de chez Onde de Choc, à Echallens)
Médaille d’argent pour un praliné. De père belge («Petits, on se réjouissait de ses voyages en Belgique, car il rentrait toujours avec du chocolat!») et de mère bulgare devenue chocolatière, Victoria a grandi en Bulgarie dans un univers globalement épicurien et particulièrement cacaoté. C’est en travaillant dans le laboratoire de sa maman qu’elle fait connaissance avec la cabosse, les fèves et le mucilage (la pulpe des fèves de cacao). Elle jongle avec les différents pourcentages de cacao, goûte, teste, crée des tablettes… À 17 ans elle remporte la médaille d’argent d’une compétition internationale pour son bonbon au praliné. La voilà lancée. «Ensuite, j’ai travaillé comme commis pâtissière au Lenkerhof à La Lenk-im-Simmental et au Yacht Club à Monaco, afin d’avoir des bases de pâtisserie plus larges, continue-t-elle. C’est en arrivant en Suisse, en été 2021, pour débuter l’EHL, que je suis véritablement tombée amoureuse du chocolat helvète.»
Kakaos, késako? Sur sa plateforme digitale, chaque chocolatier vend ses créations. De fait, Kakaos offre une réelle mise en avant à des artisans peu connus, et ça, bien au-delà de leur région géographique. «Beaucoup n’ont pas de webshop, Kakaos leur est donc utile dans leur développement, précise Victoria. Les trois critères que j’applique pour choisir les chocolatiers avec qui je collabore sont la taille de leur entreprise (pas plus de deux boutiques), qu’ils aient l’ambition de grandir, et que des artisans de chaque canton soient proportionnellement bien représentés.» Ainsi, la start-up démarre ce jeudi 7 septembre avec les créations d’artisans vaudois, jurassiens, neuchâtelois, valaisans et fribourgeois. La jeune femme ambitionne une trentaine de chocolatiers à Noël, dont un minimum de cinq alémaniques. Car sortir de Suisse romande n’est pas un tabou pour l’entrepreneuse, qui ne cache pas sa volonté de passer à l’international «si tout se passe bien»…