Texte: Urs Heller, Photos: Thomas Buchwalder, Destination Gstaad / Yannick Romagnoli
CRASH SUR L’EGGLI. Marcus Lindner (18 points) n'aura pas cuisiné longtemps sur les hauts de Gstaad. Quelques jours après son entrée en fonction, le restaurant et la terrasse ont été fermés et le menu s'est limité à un plat à l’emporter. Mais pas n’importe quel plat à l’emporter. Même dans des conditions difficiles, le chef a fait des merveilles, mettant intelligemment à l’honneur les produits de la région: le chef a revisité la raclette et la fondue avec un merveilleux pain de la boulangerie du village. D'autre part, il a offert de petites envolées culinaires, comme cette piccata asiatique, un filet de veau et un œuf de Gstaad. Mi-janvier, la grande cuisine faisait son entrée là-haut. Mais l'air paraissait déjà épais: une impression qui n'était pas trompeuse.
«NOUS AVONS DÉPASSÉ LA LIGNE.» Selon les Chemins de fer de montagne, exploitants du lieu, les coûts devenaient incontrôlables. Pas vraiment surprenant en plein Covid-19. Heinz Brand, président du conseil d'administration des Chemins de fer de montagne de Gstaad, a néanmoins pris des mesures immédiates: «Nous avons tiré sur la corde. Marcus Lindner est un excellent chef et une personnalité remarquable. En plus d’être chef, il était membre de la direction et responsable de tout le secteur de la restauration. Il n'a pas rempli ce rôle.» Que Lindner soit un chef plus qu'un manager était pourtant de notoriété publique avant qu'il n'accepte le poste.
Faux départ. Ce restaurant d’altitude devait pourtant se profiler comme une étape gastronomique. «Nous nous en tenons au concept. Nous voulons proposer une cuisine sur l'Eggli qui, d'une part, offre des plats terre-à-terre et, d'autre part, inspire les gourmets», explique le président du conseil d’administration. Nous voulons également proposer ce concept au club de golf en été.» La recherche du successeur de Lindner a commencé.