Photos: Cuore di Limone (dont titre), Siméon Calame
Apprenti sorcier. C’est dans une imposante ferme villageoise, aux abords d’une petite route entre La Chaux-de-Fonds et Le Locle, que vit Davide Di Francesco. Il faut monter au dernier étage pour découvrir l’appartement cosy et mansardé où ce jeune homme de 27 ans vit avec sa compagne. C’est aussi ici, dans une pièce entièrement noire, que l’ingénieur en horlogerie (il y travaille encore à 90%) a monté sa «chambre d’apprenti sorcier». Enfin, apprenti, plus tellement. Et sorcier… plutôt magicien. Il a en effet ici plusieurs cuves de 150 litres, des appareils techniques, un petit bureau et… des étagères remplies de centaines de bouteilles de limoncello, de mandarino ou encore d’arancello. Italien d’origine, le jeune homme rieur s’est lancé en 2016 dans la production de liqueurs.
«On ne dirait pas, mais le monde des liqueurs ressemble à celui de l'horlogerie. Il faut être très précis: températures, quantités, temps...»
Autodidacte. «Mon arrière-grand-maman réalisait ses propres liqueurs, comme cela se faisait dans beaucoup de familles à cette époque, raconte Davide. Moi, c’est à 14 ans, que j’ai eu envie de m’y mettre: je me souviens d’une boutique de liqueurs à Ischia, au large de Naples, où je me suis arrêté. J’ai été soufflé par le lieu, la variété et la pétillance de l’endroit..» Sept ans plus tard, en 2016, Davide développe seul sa première recette de limoncello, avec une dizaine de citrons. Il le fait goûter à ses proches, puis l’améliore petit à petit, jusqu’à ouvrir son entreprise en 2019: Cuore di Limone (cœur de citron). «Lorsque j’ai déménagé au Crêt-du-Locle, abrégé CdL, j’ai remarqué que c’est la même abréviation que Cuore di Limone, un nom que j’avais déjà choisi des années auparavant. Coïncidence? En tous les cas, ça m’a fait sourire.» Aujourd’hui ces trois lettres figurent sur la porte de la maison.
Des fruits cueillis à la main! Aujourd’hui, c’est plus d’une tonne et demi de fruits (les citrons viennent de Sicile ou de Calabre, les fraises sont cueillies à la main à Marin) que Davide épluche à la main chaque année, pour produire quelques 3’000 bouteilles produites. Outre le limoncello, ample et moelleux, le mandarino est léger, l’arancello puissant et rond, le fragolino (fraise) surprend par sa richesse aromatique et le frambolino détonne par un exquis relief gustatif entre douceur et acidité. La liqueur de café, «en souvenir de ces cafés italiens sucrés que l’on verse l’été sur des glaçons», se dévoile gourmande, sans amertume et vraiment bonne. Vous cherchez encore un cadeau de Noël?
