Benjamin Gehrig, les vendanges, précoces en 2020, sont bientôt terminées. Comment se sont-elles déroulées pour les vignerons?

Dans l’ensemble, très bien! Tout d’abord, 2020 fut une belle année au niveau météorologique, ce qui va donner des vins de très bonne facture, semblable au superbe millésime 2015. C’est un gros point positif, au milieu d’autres moins rigolos… A cause du Covid-19, certains vendangeurs n’ont pas pu arriver en Suisse puisqu’ils viennent en majorité de l’étranger, et ceux qui étaient sur place ont dû se résoudre à s’organiser avec les mesures sanitaires. Plus petites équipes, dortoirs restreints, pas d’apéros festifs en soirée… Ce furent certaines des nouvelles modalités des vendanges 2020.

 

Mieux vaut la qualité que la quantité, comme on dit. La Communauté interprofessionnelle du vin vaudois (CIVV) prévoit une baisse de 13% par rapport à 2019. Est-ce que cela pourra rééquilibrer le surplus de stocks dû à la crise sanitaire?

C’est possible qu’il y ait ce genre d’effet, mais dans de petites proportions. Il est vrai que deux mois complets sans possibilité d’écoulement en restauration, ça laisse des traces! Mais disons que le plus gros manque à gagner est dû aux annulations de manifestations, et elles ne sont toujours pas rétablies aujourd’hui, du moins pas en majorité. Nous verrons l’année prochaine si la baisse de production de 2020 aura remis les stocks à l’équilibre.

 

Vous l’avez dit: semi-confinement oblige, les vignerons n’ont pas pu livrer les restaurateurs durant deux mois, alors que les particuliers ont augmenté leurs achats de vins. Quelle est la situation aujourd’hui?

Avec la réouverture des restaurants, ce canal a évidemment repris pied, mais ce n’est qu’un retour à l’équilibre d’avant-crise. Sauf exceptions, il n’y a pas de hausse des ventes par rapport à l’exercice 2019. Chez les particuliers, on l’a vu ce printemps, il y a eu une jolie hausse des commandes, qui nous réjouit car un plus large panel de personnes a découvert des vins indigènes. D’ailleurs, beaucoup de vignerons se sont mis à une communication plus moderne, notamment sur les réseaux sociaux, et vont continuer avec ces techniques. On espère que ça va aider sur le long terme!

 

L’OVV cherche à percer en Suisse alémanique, avec notamment plusieurs projets sur place. Pouvez-vous esquisser plus précisément ce que vous allez y développer ces prochains mois?

Difficilement… Comme tout le monde, nous vivons au jour le jour et sommes tributaires des décisions des autorités pour les manifestations que nous souhaiterions organiser. Nous avons dû annuler la présentation des médaillés 2020 au Pavillon Le Corbusier à Zurich, mais sommes en pleine préparation de notre présence au festival Food Zurich, qui aura lieu fin octobre. Pour la suite, nous verrons selon l’évolution de la situation…

 

De son côté, l’OVV a dû remodeler ses traditionnelles Caves ouvertes. Qu’en est-il de cette fête vaudoise du vin?

Avec le premier report des Caves ouvertes de fin mai à début septembre, nous pensions tenir le bon bout. Mais l’incertitude sanitaire gagnant du terrain de jour en jour, nous nous sommes résolus à les supprimer cette année sous leur forme habituelle, pour les réinventer… à la carte et en ligne!

 

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