Un an de travaux. Il ne le cache pas: les retards de travaux et l’impossibilité de cuisiner l’ont presque impatienté. Mais, obstiné et passionné, Antoine Gonnet a tenu bon à Champéry, jusqu’à la réouverture en août dernier du restaurant Le Centre. Car avec Amandine Pivault, son ancienne compagne et complice de toujours, le duo qui avait décroché 17 points au Pont de Brent, a en effet repris du service à l’été 2024 afin d’entamer la mue de cet établissement historique. Et après une année de travaux, il renaît charmant, avec ses poutres apparentes et son mobilier confortable. C’est dans cet élégant cadre montagnard que avons eu le plaisir de retrouver un duo toujours aussi compétent et enthousiaste.
Accessibles. «Nous avons été engagés comme employés, mais avec l’opportunité de façonner le restaurant, salle et cuisine, à notre image et selon nos besoins», raconte Amandine Pivault. Résultat, un cadre chaleureux où l’on se sent bien, et qui colle bien à la carte des mets. «L’objectif est de proposer une cuisine accessible autant sur le contenu des assiettes que sur leur prix», précise Antoine Gonnet, qui propose un menu du jour à trente francs, trois plats et café compris. Une offre imbattable au vu de la qualité des assiettes.
Clientèle retrouvée. «Dès la réouverture, nous avons retrouvé notre clientèle du 42», se réjouit le chef, qui affichait 16 points et une étoile Michelin dans cet établissement installé à 500 mètres de là. Et selon lui, le menu du jour donne l’occasion à certains convives de s’attabler au Centre deux fois par semaine! Le jour de notre venue, un jeudi midi, la salle était en effet pleine, et les menus du jour défilaient les uns après les autres. De notre côté, ce sont le pâté-croûte de chasse et son chutney de pomme qui nous ont enchantés en entrée.

Le pâté-croûte et chutney de pomme du chef Antoine Gonnet.

Espuma «moitié-moitié» et champignons.

Original: le chevreuil est servi avec céleri et coing, et une sauce grand veneur.
Chasse à la manière du chef. En pleine saison de chasse, le chef se réjouit de revisiter un plat emblématique de manière peu traditionnelle: le filet de chevreuil se drape bien d’un jus délicat et aux saveurs que l’on croirait légèrement épicées, mais ce sont des lamelles de céleri, un crémeux de coing et une purée de pomme de terre beurrée qui l’entourent. Le repas se termine par un travail autour de la figue, rôtie, crue et en jus sirupeux, qui se marie de manière surprenante avec un sorbet aux fruits rouges et un lit de crème double.
Apéro et planchettes en bas. Si ce menu vous a donné assez envie pour embarquer dans le train depuis Monthey (descendez de préférence à Champéry-Village), ne soyez pas surpris, à midi, de ne voir personne attablé à travers les vitres extérieures: le restaurant est à l’étage! Au rez, place au large lounge aux bibliothèques garnies de jeux de société et de classiques de la littérature française. C’est ici que l’équipe propose planchettes, cocktails et tout ce dont vous aurez envie pour passer un apéro du tonnerre. Vous cherchiez encore votre futur QG pour cet hiver en montagne? Vous l’avez trouvé.
Photos: Le Centre, Siméon Calame

