Photo: Régis Colombo / diapo.ch

Icône du vin pour vin iconique. «Une étape après l’autre! Avant de se lancer dans l’oenotourisme, on va commencer par remettre la machine en marche.» Nouveau directeur général de la Maison Testuz depuis l’été passé, Daniel Dufaux a un plan de bataille bien précis. Très reconnu dans le milieu, l’oenologue l’a prise à bras le corps et a posé des ambitions claires pour le domaine vinicole, propriété du groupe Schenk depuis 2015. Au centre du paysage vinicole suisse dans les années 1990, Testuz s’est petit à petit effacé, jusqu’à tomber dans le relatif anonymat. Mais avec le «Coup de l’Etrier», notamment, fer de lance de Testuz depuis des décennies, les dirigeants de Schenk et de Testuz savent où ils vont. «Le Coup de l’Etrier est le vin que nous voulons remettre au centre de la scène le plus rapidement possible, précise Lionel Chevalley, oenologue chez Testuz. Notre défi avec ce chasselas, c’est que nous devons offrir de grandes quantités, à la qualité indiscutable, et avec une constance incomparable.»

 

898 hectares, 100% Lavaux. Bien que le chasselas Grand Cru «L’Arbalète» fasse aussi partie des piliers de Testuz, ce n’est pas un hasard si ce fameux Coup de l’Etrier est au centre de l’attention pour relancer l’entreprise: 100% chasselas, ce vin reflète à merveille le Lavaux, au cœur du projet en développement. «Nous travaillons en étroite collaboration avec une quarantaine de vignerons répartis dans la région, centre de l’activité de Testuz depuis fort longtemps, continue Christophe Chauvet, directeur général des marques et domaines du Groupe Schenk. Nous sommes fiers de valoriser désormais des raisins qui proviennent exclusivement de la région inscrite au Patrimoine mondial de l’UNESCO.» Le 100% Lavaux ne passe pas uniquement par les raisins, mais aussi par les moyens de production. Jusqu’ici vinifiés à Vevey chez Obrist, les raisins Testuz le seront désormais à Treytorrens, dans les locaux initiaux de l’entreprise. Une philosophie qui plaît à l’Association Lavaux Patrimoine Mondial ainsi qu’à la Communauté des vignes et vins de Lavaux, ce qui n’était pas donné au vu des volumes et des ambitions du groupe.

 

Grandes ambition. À moyen terme, Daniel Dufaux et Lionel Chevalley espèrent multiplier par cinq les quantités de raisin vinifiés afin de retrouver celles de la fin du dernier millénaire. Près de 70% se vendent en Suisse alémanique, dans le marché historique de la marque. Christophe Chauvet, qui est ancien directeur marketing du groupe LVMH, prévoit des campagnes de communication poussées en visant la clientèle privée, mais aussi la restauration. «Cela passera notamment par des collaborations avec des chefs, explique Christophe Chauvet. Et puisque nos raisins sont vinifiés de manière parcellaire, nous pouvons en retirer l’essence même du terroir. C’est magique, et cela donne des vins précis et typiques, qui plaisent à une clientèle de restauration, avec laquelle nous avons encore moins le droit à l’erreur.» Les gammes de vins Monocrate ou Oenocrate pourraient aussi se retrouver aux cartes de divers restaurants.

 

Un défi qui fait peur? «Je suis perfectionniste, donc j’ai l'habitude d’être précis dans chaque projet que je mène, explique Lionel Chevalley. Et les challenges, c’est stimulant, non?» Une confiance que confirme Daniel Dufaux: «Un œnologue se doit de sortir de sa cave, alors je goûte des crus partout dans le monde, j’en retire le meilleur et utilise ces connaissances pour le mieux.» À moyen terme, Daniel Dufaux saura-t-il faire avec Testuz ce qu’il a su faire chez Henri Badoux avec l’Aigle Les Murailles? Tous les ingrédients sont réunis: que l’aventure démarre!

 

>> www.testuz.ch