Texte: Siméon Calame | Photo: Charly Rappo / La Liberté

À Morges, c’est une institution depuis 2001: le salon Divinum, «salon suisse des vins du monde», reprend ses droits au Parc des Sports du 29 mars au 3 avril prochains. Entièrement dédiée au grand public, la manifestation attendue chaque printemps par 15’000 personnes (affluence en 2022) met évidemment en avant les vins suisses, mais aussi les crus d’ailleurs. Sommelière et rédactrice en chef de la partie romande du magazine Vinum, Anick Goumaz (en photo ci-dessus) se réjouit de ce qu’elle estime être un incontournable pour les amatrices et amateurs de vin.

 

Anick Goumaz, combien de vins avez-vous dégusté l’an dernier à Divinum?

Est-ce que j’ose vraiment le dire? (rires) En une journée de visite, je me suis arrêtée à 44, de onze vignerons différents. Ça va encore, non? Et à la fin, j’étais en pleine forme!

 

Comment faites-vous pour tenir tant de dégustations?

Je vais frustrer 98% de vos lecteurs, mais c’est primordial: il faut cracher! Car même avec de tout petits verres, l’alcool grimpe vite. En crachant, on ne l’absorbe pas mais on profite de tout le reste, saveurs et textures en tête. Vous pourrez ainsi goûter à plus de vins, les apprécierez plus et resterez en forme. Si l’on veut faire des découvertes, c’est LE truc! Une autre possibilité est de venir plusieurs jours et d’étaler les dégustations.

 

Divinum, vous y allez à titre privé ou professionnel?

Les deux! J’y vais avec des amis pour profiter et partager un bon moment. Je les retarde souvent parce que je note pleins de trucs dans mon petit carnet, et les vignerons se demandent toujours ce que je fais… Je découvre souvent de belles choses et cela me donne des idées.

 

De l’extérieur, on imagine une immense beuverie où les gens boivent pour pas cher. Qu’en pensez-vous?

Je ne pense pas que ce soit le cas. Chacune et chacun vient évidemment avec ses motivations, que ce soit pour déguster consciencieusement, se laisser porter par la curiosité et les découvertes, ou faire la fête avec des potes. Mais il faut être honnête: le vin, c’est le partage. Il est donc normal de venir «simplement profiter»… avec des limites tout de même.

 

Cette année, l’hôte d’honneur 2023 est le Sauternais, le terroir de Château d’Yquem, considéré comme l’un desplus grands vins blancs du monde. Vous passerez à leur stand?

Oh oui! Je me réjouis, car c’est une région et un terroir que j’apprécie particulièrement. Ce ne sont pas des vins que l’on boit tous les jours - je n’en ai moi-même pas beaucoup dans ma cave - mais qui parlent cependant à tout le monde. Le sauternes, vin doux par excellence, est un vin que l’on fait volontiers découvrir aux jeunes consommateurs, car c’est une porte d’entrée facile dans l’univers vinicole.

 

En Suisse, ne devrait-il pas mettre à l’honneur des cépages ou des appellations helvétiques?

C’était le cas l’année dernière avec le servagnin, un pinot noir cultivé uniquement dans la région morgienne. Mais le slogan de Divinum est au service du vin dans son ensemble: le «salon suisse des vins du monde». L’objectif est d’amener de nouveaux consommateurs dans le monde du vin, et à l’instar du Sauternais, les grands noms sont en quelque sorte des produits d’appel.

 

Avec votre expérience, arrivez-vous encore à être surprise en vadrouillant dans un tel salon?

Il y a tellement de domaines présents que l’on arrive rarement à faire le tour, et par conséquent, il y a toujours de belles surprises. L’année dernière, alors que nous étions fatigués et que nous voulions partir, mes amis et moi nous sommes arrêtés au stand du Domaine Maison Blanche, de Mont-sur-Rolle. Nous avons reçu un accueil formidable et goûté de merveilleux vins. Je me souviendrai longtemps de leur rosé de mondeuse! Comme quoi, dans le monde du vin, la curiosité est un joli défaut.

 

>> www.salon-divinum.ch