Photo:Hans-Peter Siffert

Comment se présente le millésime 2018?

C’est une récolte exceptionnelle qui vient couronner une année atypique, à tous les points de vue: en fait, c’est du jamais-vu! Et les vins s’annoncent magnifiques.

 

On a l’impression qu’année après année c’est toujours exceptionnel...

Non, non! Il y a eu de petites années, comme 2013 et 2014. En 2015, la qualité était au rendez-vous, mais la récolte faible. 2017, effectivement, était une très belle année. A présent, 2018 est top: c’est même incroyable.

 

Qu’est-ce qui rend cette année si particulière?

Une floraison pluvieuse, puis un été hyper-chaud, sans maladies et quasiment sans grêle. Le tout suivi de vendanges surréalistes: on a dû les anticiper pour éviter une teneur en alcool trop forte au final. Une semaine après, ç’aurait été trop tard!

 

Ce millésime est-il exceptionnel pour tous les cépages?

Oui. Même le chasselas s’annonce magnifique, bien qu’atypique: il sera sans doute plus capiteux et plus gras, ce qui fera de magnifiques vins de concours. Mais ce sont surtout les rouges (merlot, pinot noir) qui s’annoncent superbes, avec de la structure et des tannins.

 

La qualité du vin s’annonce remarquable, mais qu'en est-il de la quantité?

La grande quantité de grappes restées intactes aurait pu faire craindre un excédent de vin, mais la sécheresse a maintenu les raisins à petite taille. Donc pas de risques, sauf là où les vignobles sont arrosés.

 

Pourquoi parler de «risques»?

Le marché suisse a ses limites. Comme la majorité des marchés traditionnels, il est en recul. Un excédent de production se traduirait donc aussitôt par une chute des prix. C’est la raison pour laquelle il faut développer l’export.

 

Une exportation à grande échelle est-elle envisageable?

Il suffirait d’exporter 3-5% de la production. Ce serait un moyen de régulation en cas de forte production. De plus, l’export a clairement de l’avenir si on mise sur les produits de grande qualité. L’exemple du Japon le prouve: ça marche!