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Parmi les beaux exemples d'architecture moderniste berlinois, le Cinéma International, superbe exemple des années 1960, d'ailleurs aujourd'hui classé au patrimoine national allemand. Avec raison, tant le bâtiment, une sorte de grand rectangle vitré posé un peu en hauteur, est superbe. Avec un foyer qu'on dirait directement sorti d'un magazine d'architecture de l'époque. Ça tombe bien, il fait aussi office de bar ouvert au public. Dans un cadre épuré, coloré, vraiment magnifique.

Il y a littéralement des centaines de spots qui proposent des cafés de spécialité à Berlin, avec, comme il se doit, un patron hipster, à la barbe bien taillée, les bras couverts de tatouages. Chaque habitant de la capitale a son endroit préféré. Le nôtre, c'est ce Coffee Lab, parce qu'on y propose, pour un prix raisonnable et préparé selon les règles de l'art, du café Geisha. Certains disent, que, tout simplement, c'est le meilleur du monde.

Parmi ces belles villas plantées sur les rives du Wannsee, quartier très haut de gamme, celle du peintre Max Liebermann. L'occasion d'aller voir d'un peu plus près comment vivaient les riches berlinois au début du 20e siècle. Plus que la maison en elle-même, ce qui est fascinant, c'est le jardin, immense, tout en longueur. Du côté du lac, une vaste pelouse, des bouleaux qui forment comme un sentier sinueux, une pente douce qui plonge vers le lac. De l'autre côté, un immense jardin potager, avec, en ces derniers jours d'automne, quelques courges, des choux, et encore beaucoup de fleurs. Assis sur la terrasse de la maison, en buvant son thé et en dégustant une pâtisserie, on se dit que les gens qui vivaient ici avaient décidément beaucoup de goût. Avant de se rappeler que c'est juste à côté, dans une autre grande et belle villa, que les nazis ont décidé de la solution finale pour les juifs.

Dans la partie la plus bobo du quartier de Kreuzberg, déjà le plus bobo de tout Berlin, une grande halle de marché, toute en fonte, en brique et en tuiles, qui n'a pas beaucoup changé ces 100 dernières années. Enfin si l'on ne tient pas compte de ce que l'on y vend. A l'époque, c'était des légumes, des fleurs, de la boucherie, des poissons, du vin, tout ce qu'il fallait pour nourrir les ouvriers, nombreux, du quartier. Aujourd'hui, c'est plus haut de gamme et nettement plus branché. Ceci dit, ça reste très sympathique. On s'assied juste à l'extérieur, sur une petite terrasse, et on boit un café au lait, grande spécialité des berlinois. Ou alors on s'arrête chez Wüstenmokka, un Turc qui vous sert un café exactement comme à Istanbul.

L'ancienne gare de Hambourg, depuis longtemps désaffectée, est désormais un musée d'art moderne. Un espace gigantesque, pour exposer des collections parfois assez particulières. Certaines installations occupent d'ailleurs tout le hall principal, là où se trouvaient jadis les quais et où arrivaient les trains. Des œuvres que l'on peut admirer en dégustant un café, dans une ambiance assez inhabituelle, mélange de structures industrielles d'époque, de reminiscence de voyage et de créations modernes ébouriffantes.

La Maison de l'Amérique a une histoire un peu particulière. Construite au milieu des années 1950, elle était le siège du bureau de propagande des États-Unis à Berlin-Ouest. Un beau bâtiment, de l'architecte Bruno Grimmek, dans lequel on trouve aujourd'hui une librairie, avec un très élégant petit café. Mais c'est une autre histoire qui est intéressante ici, puisque ce bâtiment est à deux pas de la fameuse Banhof Zoo de Berlin, là où traînait la fameuse Christiane F, droguée et prostituée, dont le livre a connu un succès extraordinaire, à la fin des années 1970. Un petit bout d'histoire traumatisante pour tous ceux qui ont été adolescents à cette époque.