Photos: Arnauld GIRERD – Agence AGIR en COM
9h de travail, 7 candidats, 7 MOF: la Swiss Pastry Cup, qui s’est déroulée lundi à Genève, donnerait des frissons à tout amateur de pâtisserie. Le nouveau concours, organisé par le «Meilleur Ouvrier de France 2015» Christophe Renou, se veut devenir un tremplin pour les professionnels suisses du sucre. Par une importante visibilité bien sûr, mais aussi et surtout grâce à la qualification immédiate pour le Trophée International de la Pâtisserie, au Salon du chocolat en 2023, à Paris. Et des talents, il y en avait dès la première édition! Les sept candidates et candidats n’ont pas chômé, passant neuf heures derrière leurs plans de travail et devant un public de passionnés et de curieux venus assister à la première édition du premier vrai beau concours professionnel de pâtisserie de Suisse romande.
Jury de haute voltige. Au programme de ce lundi: dix tablettes de chocolat, trois gâteaux de voyage, douze pâtisseries individuelles et une pièce artistique en chocolat. Le tout sur le thème de «la féérie de la haute horlogerie suisse». Une thématique bien respectée par les sept candidats, qui ont usé d’une grande adresse pour proposer des dressages et décors à faire pâlir n’importe quel pâtissier de renom. Mais un concours demande un gagnant, et le jury, composé notamment de Christophe Loeffel (Maison Décotterd, 18/20), de Titouan Claudet (The Woodward, 15/20) et de Pierre-Alain Rouchon (La Réserve, 14/20), a dû se retirer un bon quart d’heure pour délibérer après le calcul des notes totales. Le «prix artistique» a été décerné à Alexis Séjourné, pâtissier à la Maison Boillat à St-Prex.
Un podium très serré. Devant Alexis, l’artisan de Favarger, Arthur Capelle, prend la troisième place. La première place ne s’est pas jouée à grand-chose, mais Edwin Rousseau (Millennium, 15/20), a dû laisser la victoire à Hugo Minesi, qui a réalisé un (presque) sans-faute. Son coup de maître? Sa plaque de chocolat additionnée d’une fine pâte sucrée (!), qui proposait textures, saveurs et gourmandise. Le jeune homme (27 ans) travaille chez «Mon Chocolatier» à Estavayer-le-Lac (VD), depuis un peu plus d’une année. Avant cela, celui qui a fait ses classes chez Pierre Hermé («C’est chez lui que j’ai appris le goût, le vrai sens de la pâtisserie») était notamment passé dans un palace parisien et par une boutique à Oslo (Norvège) durant le covid.
Un finaliste ému et incrédule. «Je suis très surpris d’avoir gagné, semblait presque s’excuser Hugo. Mes patrons, Claude et Géraldine Périsset, m’ont donné beaucoup de temps pour me préparer à cette journée, c’est à eux et à ma famille que je dois ce titre. Je ne les remercierais jamais assez!», continue-t-il dans un sourire. Dans les gradins, ses proches avaient amené une grande pancarte de soutien, «qui me faisait chaud au cœur lorsque je regardais de leur côté», conclut-il. La prochaine étape? Dans une année, Hugo représentera donc la Suisse au Salon du chocolat en 2023, à Paris. «Il va falloir se remettre à bosser», lâchait Christophe Renou en adressant une tape amicale au nouveau champion suisse. Souhaitons-lui déjà bonne chance!