O’Vertige
Ici se côtoient les joueurs de cartes du village et les épicuriens de la région. Repris par le jeune couple Lecuyer, le nouveau O’Vertige intrigue et rassemble. De l’extérieur, l’ancienne laiterie ne paie pas de mine. L’intérieur, en revanche, ne laisse personne indifférent. Si le mobilier est simple, les murs grisés et le carrelage un brin daté, la déco s’avère un sujet de conversation à elle seule. Comme cette immense ardoise suspendue au mur où un porc dessiné à la craie nous rappelle que tout est bon dans le cochon!
C’est dans cette atmosphère à la fois feutrée et populaire que Romain, passé entre les mains expertes de Michel Guérard (trois étoiles depuis 1977), propose une cuisine de proximité, généreuse, joliment présentée, parfois même originale. Automne oblige, c’est une classique mais onctueuse soupe à la courge qui fait office d’amuse-bouche. Les ravioles de chevreuil, bien garnies et assaisonnées, sont agrémentées de chanterelles et plongées dans un consommé de légumes assez quelconque. Bien que présente en toute petite quantité, la moelle donne du relief et du goût aux Saint-Jacques, ellesmêmes accompagnées d’un tartare de pommes de terre aux poireaux. En plat, le lièvre à la royale se décline de deux manières: rôti pour le filet, en civet pour le cuissot. Les cuissons sont maîtrisées, la sauce bien relevée, la tranche de foie gras poêlée pas nécessaire mais délicieuse. Seuls les spätzlis, trop cuits et donc secs, s’avèrent décevants.
Côté douceurs, l’association de la figue et de la pistache autour d’un croquant au cacao façon crumble est une belle réussite. La glace à la morille qui escorte un biscuit aux marrons peine en revanche à convaincre. Carte des vins réduite, qui plus est avec des références manquantes et des millésimes annoncés inexistants. A revoir.