Mandarin Oriental Geneva

Un peu sévère, très sixties, le Mandarin Oriental a réussi le pari de proposer une offre de restauration à grand succès estampillée de chefs de renommée internationale. Avec le Rasoï, d’abord, signé Vineet Bhatia, qui, après son succès londonien, multiplie les restaurants dans le monde entier en renouvelant la cuisine indienne (fermé en raison du Covid-19, nous n’avons pas pu nous y rendre). Et, plus récemment, avec le Yakumanka griffé Gastón Acurio, qui, lui non plus, ne compte plus les enseignes à travers le monde et qui se profile parmi les chefs de file de la cuisine péruvienne revisitée sur le mode nikkei, soit influencée par la gastronomie japonaise.
Bulle détendue, urbaine, juvénile et (très) bruyante, le Yakumanka offre un service très attentionné. Même s’il faut bien avouer que, pour les vins notamment, personne n’a l’air d’y connaître quoi que ce soit, ce qui, à ces prix-là, peut déconcerter. En effet, si les vitres qui entourent le restaurant sont imperméables au bruit, le calcul des marges du cinq-étoiles, lui, est bien passé dans la bulle joyeuse et décontractée qui nous emmène tout droit en Amérique du Sud.
Arrive la carte, rigolote et moderne, avec ses plats à partager, comme le veut la mode du moment. Centrée sur les produits de la mer, les tiraditos et les ceviches (poissons marinés), l’offre plaît, agrémentée d’un plat au wok par-ci, d’un sushi par-là. Il faut bien avouer que tout cela est délicieux et exotique. Passé une certaine dose de citron vert et de piment, de leche de tigre – la sauce star du concept –, le homard, le calamar ou le poisson blanc (on ne dit pas ce que c’est) finissent quand même par avoir tous le même goût. Ce qui est un peu dommage pour des produits de tout premier ordre. Les desserts, eux, paraissent dispensables. Alors, encore un pisco sour pour faire passer l’addition?