La Belle Croix

Cette demeure, qui a plus de 150 ans et a été renovée récemment, se prolonge d’une belle terrasse à l’ombre d’arbres. A l’intérieur, dans la salle au décor urbain chic dans les tons de bleu, une équipe de service jeune et dynamique veille au bien-être des clients avec compétence et bonne humeur. La carte élaborée par Manuel Fernandes et sa brigade est plutôt courte, mais avenante. Tantôt graphiques, tantôt tout en rondeur, les plats sont colorés et dressés avec soin. C’est un régal pour l’œil et le palais, tel ce cannelloni garni d’une fine ratatouille aux saveurs multiples et cette déclinaison de concombre en trois textures, avec une mention pour la gelée d’un vert tonique. Plus traditionnel, le tartare de bœuf coupé au couteau se déguste avec un trait de sauce choron: c’est délicieux.
Fièrement dressées au côté d’une belle palette de légumes d’arrière-été, les coquilles Saint-Jacques toutes dodues ont malheureusement souffert d’un temps de cuisson trop long: adieu belle texture nacrée. Le tendre filet d’agneau, et sa savoureuse croûte à la moutarde de Bénichon, a lui aussi subi le même sort. On l’aurait souhaité plus rosé. La ribambelle de légumes du marché apporte la touche végétale à la composition. Là, c’est un bon point pour le chef: en généreuse portion, les petits légumes sont de saison, idéalement assaisonnés et apprêtés avec doigté.
Au chapitre des douceurs, la nage de vin cuit, fraises et meringues agrémentées d’une émulsion vanillée rappelle que nous ne sommes pas loin de la Gruyère. C’est exquis et d’une légèreté incroyable. Amusant aussi, le dessert glacé aux pommes et fenouils ne manque pas de peps et met une touche fruitée à une promenade gourmande proposée à prix doux. La carte des vins fait honneur aux coteaux romands et lorgne tout aussi bien vers des contrées plus lointaines, le tout à des tarifs raisonnables.